Nico Hülkenberg, après une série d’intérims chez Racing Point/Aston Martin F1 entre 2020 et 2022, a finalement retrouvé un volant en F1 cette année, chez Haas F1. Où il met d’ailleurs en difficulté son coéquipier Kevin Magnussen.
Mais le retour de Nico Hülkenberg (qui a remplacé Mick Schumacher) n’avait rien d’acquis.
Certes le pilote allemand ne s’est jamais trop éloigné de la F1, en restant pilote de réserve chez Racing Point/Aston Martin F1. Cependant il a été proche de bifurquer en IndyCar, en testant pour McLaren.
Pourquoi n’a-t-il pas d’ailleurs fait le grand saut vers l’Amérique, comme d’autres pilotes de F1 avant lui (et notamment comme un ancien de Haas, Romain Grosjean) ? Le pilote allemand s’en est expliqué.
« J’ai sérieusement pensé à une transition vers l’IndyCar, vers les courses américaines, mais quelque chose en moi m’a dit ’non, ce n’est pas la bonne chose à faire, ne le fais pas’. »
« Et je pense que si je l’avais fait, je ne serais probablement pas assis là aujourd’hui, en F1, donc en fin de compte, c’était le bon sentiment, je pense. »
Fin 2019, quand il fut écarté de chez Renault, Nico Hülkenberg ne pensait pas qu’il pourrait revenir en F1 un jour. Ou même qu’il le voudrait. Il avait comme perdu l’envie du sport - un peu comme Daniel Ricciardo fin 2022.
« A la fin de la période Renault, je ne sais pas, j’ai juste perdu un peu mon mojo. Il s’est aussi passé des choses pendant la saison, en interne, avec la direction et le management. Et d’une certaine manière, je n’étais plus vraiment heureux de passer et d’être dans le paddock. À la fin de l’année 2019, je savais que la meilleure chose à faire était de prendre un peu de recul, de prendre du temps et de se réinitialiser, ce que j’ai fait. C’était vraiment bien. »
« Mais en 2022, revenir sur la grille, participer à la compétition, tout cela a recommencé à me démanger. J’ai donc commencé à passer des coups de fil. De toute évidence, il n’y avait pas beaucoup d’offres potentielles, et il était assez clair que c’était ici (chez Haas) que ça se passerait. »
« Je courais après Guenther et Gene depuis l’été dernier, de manière assez agaçante et persistante ! Je voulais les convaincre que c’était la bonne chose à faire de m’engager. Et ça a payé, ça a marché. »
Les "Hulkenbacks", lorsque Nico Hülkenberg assurait l’intérim de Sebastian Vettel ou Lance Stroll avec succès chez Aston Martin F1, ont aussi grandement participé à entretenir sa réputation dans le paddock.
« Certains des Hulkenbacks ont bénéficié d’une telle couverture et d’un tel soutien… je n’ai jamais vu rien de tel dans toute ma carrière en F1. Je pense que le premier Hulkenback a bénéficié d’une telle couverture en Allemagne, c’était dingue ! Et ça a donné une véritable impulsion. Et évidemment, les Hulkenback ont été un facteur important qui a contribué à mon retour chez Haas. »
« Mais je pense que tous les pilotes ressentent la popularité de Netflix, parce que la F1 est cool et qu’elle est sur le radar de beaucoup plus de gens. Vous le sentez, même dans les aéroports, en marchant dans les villes, partout où nous allons - pratiquement toutes les courses se déroulent à guichets fermés. Il y a des tonnes de soutien. Et c’est formidable d’en faire à nouveau partie. »
Un Nico Hülkenberg plus épanoui que jamais ?
Nico Hülkenberg n’a-t-il pas hésité à revenir en F1 dans une équipe moyennement compétitive ? A sacrifier ainsi son temps libre ?
« Non, non, ce n’était pas difficile, parce que je savais d’une certaine manière que je devais le faire. »
« Évidemment, chaque carrière est différente, mais en 2019, j’avais presque 10 ans en F1, ce qui représente beaucoup de temps - presque 200 courses - et je me suis dit que si j’étais là mais que je n’étais pas la meilleure version de moi-même, ce n’était pas la peine. Et je ne voulais pas le faire de cette manière. Alors oui, c’était assez clair pour moi. »
Désormais, son adaptation au sein de Haas se passe bien : au point même que Nico Hülkenberg mettrait en doute l’avenir de Kevin Magnussen...
« Je pense simplement que lorsque j’ai signé le contrat et que j’ai pris contact avec l’équipe, initialement l’année dernière, il y a eu immédiatement une bonne connexion et une bonne harmonie avec les gens de l’équipe. »
« C’est quelque chose que j’ai toujours eu. Vous travaillez en étroite collaboration avec ces personnes, vous passez beaucoup de temps avec elles au cours de l’année et vous voulez vous entendre, vous voulez créer des liens, vous voulez plaisanter entre vous. C’est parfois très sérieux, mais il faut aussi rire de temps en temps. Et, oui, je pense que ça marche. »
Nico Hülkenberg paraît détendu, sans pression... a-t-il déjà été aussi épanoui dans sa carrière ?
« C’est toujours facile à dire, mais en remontant plus de 10 ans en arrière, dans mes souvenirs, j’ai eu de bonnes années et de bons moments. »
« Mais je vais bien. Je suis heureux. Je suis évidemment un peu plus âgé, plus mûr. Ce temps d’absence, le fait d’être de retour maintenant, je suppose que j’apprécie un peu plus la situation, que j’ai un nouvel état d’esprit. C’est pourquoi je suis heureux d’être de retour. »