Peut-on être mécontent d’une deuxième place ? C’était certes le cas de Carlos Sainz après l’arrivée de la course à Monza, en Italie. Car le pilote McLaren a bien failli damer le pion à Pierre Gasly, en fin d’épreuve, pour remporter sa première épreuve de l’année et de sa carrière.
Sainz était pourtant 2e après le premier tour, derrière Lewis Hamilton ; mais l’arrivée du drapeau rouge a offert un arrêt gratuit notamment à Lance Stroll.
« Lucky, lucky fuckers » a alors lancé Carlos Sainz à la radio. « Pourquoi mettent-ils un drapeau rouge, faisons la course, allez. »
Carlos Sainz a ensuite raconté sa fin d’épreuve, lorsqu’il poussait face à Pierre Gasly pour remonter sur l’AlphaTauri. Un moment si intense…
« Mes pneus avaient quatre tours de plus et, évidemment, j’étais un peu en souffrance aussi. Mais le rythme que nous avons eu était incroyable. Je me suis vraiment senti bien et j’ai eu l’impression d’avoir une bonne chance de gagner. Puis, une fois que j’ai atteint les 1,5s d’écart avec Gasly, je me suis retrouvé coincé. L’aspiration, comme on le voit avec ces voitures et l’air sale, commence à vous affecter beaucoup en motricité, en freinage. Les mini-blocages de roues, les survirages arrivaient et je pense que nous étions tous les deux un peu comme en rallye pendant une minute parce que nous étions tous les deux en train de lutter avec les pneus. »
« Il a fait un travail de défense extraordinaire et je n’ai rien à redire. Je sais que je n’ai rien laissé sur la table. Je pense que ces quatre dixièmes à l’arrivée reflètent très bien ce que nous avons fait tous les deux et je pense que c’est une bonne fin de course. »
En tout état de cause, et mine de rien, Carlos Sainz a signé son meilleur résultat en carrière.
« Mais oui, heureux. Heureux de terminer en 2e position. Évidemment, je suis déçu de ne pas avoir remporté la victoire parce que nous avons eu beaucoup de rythme et nous avons senti que sans ce drapeau rouge, la situation aurait été différente, car je sais que j’étais le leader virtuel de la course avec la pénalité de Hamilton. Mais ce drapeau rouge est arrivé, et j’ai réussi à récupérer mes positions et à me rapprocher de Pierre - ce qui aurait été bien mais je pense qu’il le mérite et je le félicite. »
McLaren affichait un rythme de course très solide, sans doute le meilleur après celui de Lewis Hamilton dans la Mercedes. Carlos Sainz s’y attendait-il ?
« Oui, un peu surpris, bien sûr - parce qu’on ne s’attendait pas à être aussi fort. Je ne m’attendais surtout pas à ce que tous ceux qui nous suivaient ne puissent pas nous dépasser et creuser cet écart de cinq secondes qui m’a permis d’avoir cet écart avant le premier arrêt, puis la voiture de sécurité est sortie et j’ai su que j’avais perdu tout le travail que j’avais gagné. Et puis j’ai très vite réalisé que Lewis allait recevoir une pénalité et que j’aurais été le leader virtuel de la course avec les pneus les plus neufs, et il m’a suffi de traverser le peloton pour me retrouver en 1ère place et de pousser comme un fou - mais le drapeau rouge est sorti. »
« Une montagne russe d’émotions, vraiment. Comme vous pouvez l’imaginer, j’étais très, très déçu par le drapeau rouge et en colère et j’avais de la rage en moi et encore, je pensais à la malchance de cette année.
« Je suis déçu parce que je savais qu’il y aurait une course avec eux mais honnêtement, après le restart j’ai juste baissé la tête, j’ai essayé de faire tout ce que je pouvais pour me concentrer sur les deux et j’ai eu une grande bataille avec Lance au premier tour et ensuite à partir de là, avec ce pneu medium qui n’était pas très agréable, j’ai juste poussé aussi fort que j’ai pu, pour essayer d’arriver jusqu’à Pierre et j’ai failli y arriver mais au moment du drapeau rouge, j’étais négatif et j’étais déçu ; je pensais avoir perdu la chance d’une victoire et potentiellement d’un podium aussi, ce qui aurait été bien. »
Un podium à Monza : voici bien ce que Carlos Sainz aura peut-être du mal à refaire en tant que pilote officiel Ferrari, l’an prochain !
« J’espère que c’est mon premier podium à Monza, pas mon dernier et que beaucoup viendront avec Ferrari. Je suis prêt pour cela, j’ai hâte que cela se produise et je ne peux pas imaginer ce que cela aurait été avec 100 000 personnes. Nous arrivons sur le podium dans la course la plus cool de la saison et personne n’est là pour nous voir. J’espère que nous y arriverons à l’avenir. Je pense que nous avons tous le potentiel pour le refaire. »