Même si les Accords Concorde actuels n’expirent qu’en 2026, Greg Maffei, le PDG de Liberty Media, n’a pas exclu d’ouvrir les négociations bien en avance, dès à présent (voir notre article).
Les équipes auraient-elles intérêt à négocier aussi tôt, alors que la F1 se porte très bien ? Qu’attendent-elles surtout de ces négociations ?
Toto Wolff, le patron de Mercedes F1, ne semble pas vouloir se précipiter. Ce qui est sûr, c’est qu’il aimerait que tout se passe en coulisses…
« Le plus important, c’est d’avoir ces conversations à huis clos. Ensuite plus la durée de l’accord sera longue, sur les Accords Concorde, plus ce sera durable, mieux ce sera. Pour toutes nos équipes, du point de vue commercial. »
« Mais nous n’en sommes qu’au tout début. Nous n’avons pas encore commencé à nous parler correctement. Cela ne saurait tarder. Mais cela devrait se faire de manière constructive, et non pas en public et en créant des controverses. »
Les Accords Concorde vont poser bien sûr une question sensible : les revenus de la F1 progressent, mais à qui devrait revenir la plus grosse part du gâteau ? Les équipes vont défendre leur bout de gras face à Liberty Media.
Christian Horner sait bien que si Liberty Media veut ouvrir les négociations maintenant, c’est peut-être parce que les Américains pensent être en position de force...
« La Formule 1 est en excellente santé en ce moment, vous pouvez voir que la Formule 1 est en plein essor. La Formule 1 n’a jamais été dans une position aussi forte. Liberty a fait un excellent travail avec ce sport. Nous voyons de nouveaux marchés, une nouvelle croissance, de nouveaux fans et une nouvelle démographie de fans. »
« Et, vous savez, il y aura toujours ce débat entre les équipes et le détenteur des droits commerciaux pour savoir qui devrait recevoir le plus la valeur ajoutée produite, et j’attends avec impatience ces joutes et ces querelles commerciales… qui se dérouleront sans aucun doute, comme le dit Toto, en coulisses. »
« Avoir des Accords Concorde sur la longue durée est de l’avantage de tous. C’est mieux d’avoir un sport établi qui a une direction claire pour l’avenir, des buts et des objectifs, ainsi que des règlements techniques, des règlements sportifs et des règlements financiers que nous voulons développer pour l’avenir. Afin de continuer à rendre le sport meilleur, plus attrayant et plus inclusif, dans les années à venir. »
Günther Steiner, du côté de Haas, ne voit pas lui de problème : au vu de la complexité de ces négociations, il vaut mieux commencer le plus tôt possible.
« Si vous commencez maintenant… vous savez combien de temps ces Accords Concorde prennent normalement, nous le savons tous, donc plus tôt nous commencerons, plus tôt nous arriverons à une conclusion. Je ne suis donc pas opposé à ce que la FOM vienne nous proposer ce qu’elle veut faire pour les cinq prochaines années, qui sont en fait les sept prochaines années. En tant qu’équipe, nous sommes très heureux de discuter avec eux. »
Otmar Szafnauer est d’ailleurs du même avis que Günther Steiner...
« Oui, parler tôt est... il n’y a pas d’inconvénient à cela. Donc si la FOM est prête à commencer à discuter avec les équipes et à définir les grandes lignes de ce que pourraient être les nouveaux Accords Concorde, en commençant tôt, je ne vois pas d’inconvénient à cela. »
Pourquoi changer ce qui fonctionne ?
Zak Brown, le PDG de McLaren Racing, ne voit pas lui-même pourquoi on devrait forcément penser à tout changer dans les prochains Accords Concorde : les actuels lui conviennent très bien. Alors pourquoi partir avec autant d’avance finalement ?
« Tout fonctionne très bien. Si vous regardez la santé du sport, du point de vue de Liberty, du point de vue des 10 écuries, des équipes qui veulent venir, des promoteurs, des fans, de la télévision… alors j’aimerais que cette négociation se fasse plus tôt que plus tard, juste pour la stabilité et la longévité du sport. Il faudra faire un peu de recyclage peut-être. Ce qu’on a aujourd’hui fonctionne. Je ne pense pas qu’il y ait grand-chose à ajouter ou à changer à l’accord existant, donc je ne pense pas non plus qu’il faille prolonger la conversation. »
« Je me contenterais d’un recyclage avec quelques ajustements ici et là. Il y a des choses à l’ère numérique qui ont progressé depuis le dernier accord et qui doivent être discutées. Mais pour l’essentiel, il s’agit d’un accord solide. Il fonctionne et nous n’avons donc pas besoin de réparer ce qui n’est pas cassé. »