Les changements dans le nouveau règlement aérodynamique de 2022 n’ont pas qu’un but lié au spectacle ou aux dépassements en piste : suite au crash de Romain Grosjean à Bahreïn en 2020, il s’agit aussi d’améliorer la sécurité.
Ainsi les structures arrière et avant des voitures ont été renforcées : les F1 pourraient être en mesure d’absorber 48 % d’énergie en plus à l’avant et 15 % à l’arrière selon la FIA.
L’unité de puissance a été aussi davantage séparée du châssis (et du réservoir) afin d’éviter d’autres embrasements de F1, comme sur la Haas en 2020.
Tout cela a une conséquence notamment sur les crashs-tests qui sont plus difficiles à passer cette année ; et sur le poids des voitures, qui a augmenté à 795 kg.
Simon Cayzer, qui s’occupe de superviser le département production à l’usine d’Aston Martin F1, à Silverstone, explique avoir dû faire face à ces changements importants dans la conception de la nouvelle voiture.
La sécurité n’a pas de prix, mais elle a un coût…
« Cela signifie que nous avons dû faire beaucoup plus de recherche et développement avant de concevoir des composants de production. Nous avons donc dû faire plusieurs itérations de certaines pièces importantes pour prouver que nous pouvions passer le cap de ces nouvelles réglementations. Ces étapes de sécurité de la FIA sont connues assez longtemps à l’avance. Nous y travaillons donc dès le début. »
« Les problèmes arrivent si vous ne passez pas ces obstacles, donc nous sommes dans une position privilégiée en ce moment, car nous avons respecté ces dates et nous avons réussi les crashs tests et les tests d’homologation. »
Le directeur technique de l’équipe, Andrew Green, explique en quoi les impératifs sécuritaires ont eu des répercussions pas toujours si souhaitables sur l’aérodynamisme de l’AMR22. A-t-on dû faire beaucoup de compromis ?
« Le châssis doit passer une série de tests de charge d’homologation de la FIA, et il a été décidé, il y a probablement 18 mois, que nous devions apporter des améliorations à la conception du châssis. Ils étaient de toute façon très sûrs. Mais, après quelques incidents au cours des deux dernières années, il a été décidé que nous devions passer à la vitesse supérieure. C’est l’une des raisons pour lesquelles le poids de la voiture a augmenté. »
« C’est la résistance à l’impact du châssis qui a été développée. Elle a fait un grand pas en avant, et la résistance à l’impact à l’avant a également été améliorée. Dans l’ensemble, la cellule de survie est un peu plus solide qu’en 2021, et cela s’accompagne d’une augmentation de poids. »