Collaborant, de manière aussi bienvenue qu’inattendue, avec son ancien partenaire moteur Renault, Red Bull a été une des premières équipes de F1 à se mobiliser pour la production de respirateurs artificiels pour le compte du gouvernement du Royaume-Uni. En dépit de quelques anicroches, le programme semble aujourd’hui avoir trouvé son rythme de croisière.
Mais comme l’a expliqué Christian Horner au Telegraph, transformer une équipe de F1 en une petite usine de respirateurs artificiels a été loin d’être aisé…
« Nous avons abordé cela avec l’attitude d’une équipe de F1 : un problème a été identifié et une solution élaborée, de sorte qu’au moment où les gars du monde médical sont arrivés, il y avait une pièce prête à partir. Renault s’est tenu à nos côtés. Voir leurs techniciens dans notre usine, assemblant des composants de respirateur, c’était vraiment impressionnant. Cela a mis en évidence l’ingéniosité de la F1, sa capacité à renverser les choses en un temps record. »
En dehors de cette occupation, Milton Keynes sonne creux : la F1 manque à toutes et tous, y compris à Christian Horner…
« C’est l’interaction qui vous manque, cet esprit d’équipe. »
« C’est cet esprit d’équipe que nous nous efforçons de conserver au cours de cette période d’arrêt qui sera, in fine, de 75 jours. Je suis une personne très sociable. Quand je suis à l’usine, j’essaie de faire le tour de chaque pièce, et de parler à tout le monde. Compter sur la technologie pour le faire est très différent. »
« C’est très dur pour les pilotes aussi. Ils étaient tous remontés à bloc, et prêts à partir et puis, la veille du départ en Australie, tout s’est arrêté. Les pilotes ne sont pas doués pour ne rien faire. Heureusement, Max s’est absolument plongé dans le e-racing et a connu un énorme succès ce faisant. Les pilotes de cet âge passent plus de temps à jouer en ligne qu’à faire la course dans le monde réel. »
Christian Horner estime que la F1 ne manque pas qu’aux pilotes et ingénieurs : elle manque aussi, plus globalement, aux fans du monde entier.
« Le sport, c’est l’évasion. Le sport est une libération. Les gens en ont besoin pour échapper à la catastrophe que le virus a créée à l’échelle mondiale, ainsi qu’aux pertes et au désespoir qu’il a laissés derrière lui. Il ramène la lumière dans le monde » a-t-il conclu dans des accents quasi mystiques.