Lorsqu’un Grand Prix de Formule 1 est arrêté par un drapeau rouge, comme c’est arrivé à Monza une fois et au Mugello deux fois, les équipes sont autorisées à intervenir sur les voitures (diverses réparations mais avec des pièces strictement identiques sont possibles) mais aussi, et surtout, à profiter d’un avantage stratégique énorme : un changement de gommes "gratuit".
Pour un pilote qui a gagné des places avant un drapeau rouge sans avoir effectué d’arrêts contrairement à ses adversaires directs, c’est tout bénéfice.
Cette règle avait déjà suscité des mécontents à Melbourne, en 2016 ou à Monza justement. Pour certains pilotes, il faut l’abolir.
"C’est une question qui doit être débattue," selon Lewis Hamilton. "Je crois qu’il y a un élément de sécurité car souvent les drapeaux rouges sont sortis en cas de gros accidents et il y a des débris de carbone sur la piste."
"L’avantage stratégique fait partie de la chance ou de la malchance mais il faut admettre que personne ne compte dessus. A moins que la FIA se mette à sortir le drapeau rouge plus souvent mais je ne pense pas que ça soit son intention."
Pour George Russell, c’est une règle qu’il faut abolir. "C’est clair que c’est un avantage énorme et pour les équipes en fond de grille nous n’en profitons en général pas à moins que le peloton soit très serré à ce moment et que des pilotes glissent derrière nous après un arrêt."
"Pour moi, au Mugello, je me suis retrouvé devant Charles Leclerc et il a profité du dernier drapeau rouge pour avoir des pneus gratuits. J’ai donc perdu ma position sous drapeau rouge et une arrivée dans les points. Si la FIA compte faire ça plus souvent, il faut revoir la règle."
Pour Russell, c’est aussi une question de bon sens.
"Le changement de pneus, la stratégie, c’est aujourd’hui une partie essentielle de la course en Formule 1. C’est ce qui peut faire de vous un héros ou un zéro sur un choix osé. Un drapeau rouge ne doit pas bouleverser cela."