Un pilote de F1 moderne a de multiples tâches à effectuer au cours d’un tour, en particulier depuis 2014 et l’arrivée des V6 hybrides. Changement de réglages moteur, de la balance des freins, communication radio… un pilote est surchargé d’informations même au beau milieu d’un tour rapide.
« C’est probablement le plus difficile » commente sur ce sujet Lewis Hamilton.
Le pilote Mercedes s’étonne de voir certains pilotes ne pas faire beaucoup de changements sur le volant au cours d’un tour, notamment les pilotes Ferrari.
« Lors de chaque virage, vous êtes limité par ce que vous pouvez faire. Si vous abordez un virage à très haute vitesse, vous aurez beaucoup d’appuis, donc vous glisserez plus s’il y a trop de freins à l’avant après. »
Le champion du monde a pris l’exemple d’un tour d’Interlagos pour montrer à quel point un pilote était ultra-sollicité pendant un tour.
« Au virage 1, l’équilibre de la balance des freins est vers les 56 %. A travers les virages 4, 5, 6 et 7, et juste avant le virage 8, je mets plus de freins à l’arrière dans la balance, parce que vous mettez beaucoup de températures sur les pneus avant, donc, vous ne voulez pas trop de freins sur les pneus avant au risque de bloquer ces pneus. »
« Ensuite, dans les virages 9 et 10, vous rebasculez plus de freins à l’avant, parce que le virage est vraiment très serré. Puis à la sortie du virage 10, vers les virages 11 et 12, je rebascule à nouveau des freins à l’avant. Car dans ce dernier virage, l’important est de bien sortir. »
On le voit, faire le tour parfait ne dépend ainsi pas que des trajectoires, mais aussi de ces innombrables réglages à faire durant chaque tour.
« J’explore constamment des solutions » poursuit Lewis Hamilton. « Vous devez pouvoir vous concentrer pour prendre les points de corde et de freinage à la perfection, et ajuster tout cela prend beaucoup de temps. «
« Vous devez constamment augmenter votre concentration, augmenter votre capacité à digérer et traiter des informations, pour tout faire à la perfection. »
Les communications radio avec l’ingénieur de piste accaparent enfin beaucoup d’attention…
« En qualifications, on ne parle à la radio que dans certaines portions délimitées du circuit, moins prenantes. Donc durant les lignes droites, vous pouvez rapidement parler à la radio. Je n’aime pas parler au milieu du deuxième secteur par exemple, quand il est souvent très chargé, comme à Interlagos. »
Comme tout autre pilote, si l’équipe commence à me parler et que je suis en train de freiner, c’est une vraie distraction. Parfois je perds deux dixièmes, c’est assez frustrant. Donc il faut être très clair juste pour déterminer, avec votre ingénieur, le bon moment pour communiquer. »