La Formule 1 va connaître une rentrée bouleversée par le Covid-19, non seulement dans son calendrier, mais aussi dans ses protocoles et dans la manière dont elle accueillera les équipes pour le début de saison 2020.
"Ces deux dernières semaines, j’ai été au téléphone tous les jours avec nos fournisseurs logistiques car tout change sans arrêt" admet Karl Franson, directeur de la logistique pour Mercedes F1.
"Avec le calendrier confirmé si tard, nous restons heureusement en Europe pour les huit premières courses. Et bien que ce soient des enchaînements de trois courses, nous les classons sur le plan logistique comme s’ils étaient des enchaînements de deux courses."
Il juge presque que ce sera plus simple : "Ce que nous faisons, c’est courir en Autriche, puis en Autriche de nouveau. Il y a ensuite cinq heures pour rejoindre Budapest. Et l’Autriche est comme un seul événement. Ce sont deux Grands Prix, mais nous ne devons pas déplacer tout le matériel."
Outre les tests sanitaires qui rythmeront la vie des employés de la F1, l’environnement sera très différent, avec un paddock constitué de bulles de quelques employés, et largement revu, puisque les imposants motorhomes seront remplacés par des tentes.
"Ce ne sera pas la même chose qu’une course européenne normale, car nous n’aurons pas les motorhomes. En accord avec la F1, ce que nous avons réussi à faire est que nous éloignerons davantage nos camions des garages, et nous fournirons nos propres tentes et auvents. On aura davantage d’espace dans les garages afin de pouvoir respecter la distanciation sociale et travailler confortablement."
"Rien ne change vraiment. Lorsque nous courrons en Autriche, nous aurons une équipe à Budapest en train de monter un garage et des auvents à l’arrière des garages. Quand nous déplacerons tout le dimanche soir et le lundi vers Budapest, nous devrions arriver devant un garage prêt dans lequel nous n’aurons qu’à remplir les espaces vides."
"Les gens qui construisent les garages seront partis au moment où nous arrierons, et ils se déplaceront vers la manche suivante. Ils rentreront au Royaume Uni et se tiendront prêts pour construire le garage à Silverstone."
La relation avec les fournisseurs, notamment Pirelli, sera largement modifiée : "Normalement le carburant nous est livré dans le garage et nous envoyons des gens chercher les pneus chez Pirelli. Il y aura désormais un point de dépôt et de collecte pour le carburant, et les pneus seront emmenés à un point de collecte. Une fois que nous aurons fini avec les pneus, Pirelli les récupérera une fois qu’on a quitté la zone."
Joanna Jones, directrice des voyages de l’équipe allemande, présente aussi la nouvelle norme de ce que sont les trajets menant aux circuits pour tous les employés ne voyageant pas par camion : "Normalement, nous utilisons des vols commerciaux, mais pour la santé de l’équipe, nous allons affréter des charters privés, qui partiront et arriveront dans un terminal privé."
"L’équipe va aussi conduire de l’Autriche à la Hongrie et toutes ces mesures ont été mises en place pour réduire la quantité de personnes avec laquelle l’équipe rentre en contact. Le plus gros défi que nous rencontrons actuellement est celui des restrictions de voyages qui changent sans arrêt. Il faut sans cesse revoir les directives des gouvernements."
"Normalement, nous avons des mois pour planifier les voyages mais cette fois, ça a été réduit à des semaines. Nous avons dû prendre des décisions rapidement. Par exemple, nous savions que les vols charters seraient très demandés, donc il n’a pas fallu attendre afin d’avoir le bon avion au bon moment pour l’équipe."