Le début de saison a été très compliqué pour Ferrari, empêtrée dans une crise mêlant manque de performance et accrochage entre Sebastian Vettel et Charles Leclerc au départ, une situation que le magazine Tuttosport a décrit comme une "crise sombre".
En Italie, la presse ne s’est évidemment pas privée d’attaquer la Scuderia et n’a pas mâché ses mots envers Mattia Binotto. La Gazzetta dello Sport a qualifié le week-end de Ferrari de "désastre", et le Corriere della Serra fait état d’une "situation désespérée", mais c’est le Corriere dello Sport qui se montre le plus véhément.
"La voiture est une catastrophe sur le sec et le mouillé, le design ne fonctionne pas et le moteur n’a pas de puissance" a écrit le journal transalpin. "Vettel est à terre, psychologiquement accablé par Ferrari qui l’a lâché. On se disait que l’on avait besoin de Leclerc, mais Charles a fait hier une manœuvre digne des courses eSport qu’il a courues pendant le confinement."
Du côté de la télévision allemande, Ralf Schumacher n’est pas beaucoup plus positif au micro de RTL : "S’ils avaient rejoint l’arrivée, je doute qu’ils auraient marqué des points. C’est une mauvaise situation, je doute que Mattia Binotto ne dorme beaucoup ce soir."
L’équipe pointe au cinquième rang du championnat après ces deux courses, avec 19 points obtenus essentiellement grâce à la deuxième place opportuniste de Charles Leclerc lors de la première course.
Lors du Grand Prix de Styrie, en revanche, Ferrari a de nouveau perdu une voiture une voiture en Q2 et les deux monoplaces italiennes se sont accrochées au troisième virage après une erreur de Charles Leclerc.
David Coulthard constate qu’après seulement deux courses, les espoirs de titre de la Scuderia sont déjà envolés : "Aucun doute quant au fait que la bataille pour le championnat a été terminée ce week-end. La saison sera courte et le déficit en conditions sèches et humides est trop important. Tout ce qu’ils peuvent faire, c’est reconstruire pour l’an prochain."
Coulthard juge toutefois qu’un accrochage comme hier peut arriver au premier tour, même si Leclerc a déclaré après la course avoir "fait le con" : "Il n’y a aucun doute quant au fait qu’il allait vers un angle de plus en plus fermé."
"Il était évident que Vettel allait devoir tourner. Je pense qu’il est rude avec lui-même, ces choses arrivent de temps en temps et ça ne peut pas toujours être fait parfaitement."
C’est toutefois le second double abandon après un accrochage entre les deux Ferrari en quatre courses, et Coulthard juge que la situation doit être très inconfortable en interne pour le directeur de Ferrari, Mattia Binotto : "C’est le cauchemar ultime pour un directeur et ses pilotes, qu’il y ait un accrochage entre équipiers."