En Hongrie comme en Grande-Bretagne le week-end dernier, Haas a fait un pari stratégique osé : le premier fut payant sur le Hungaroring, le second (prolonger le relais de Romain Grosjean en médiums, malgré l’entrée d’une voiture de sécurité) beaucoup moins, le pilote Haas finissant loin des points.
Mais le directeur d’écurie Günther Steiner rappelle que vu son niveau de compétitivité, Haas n’a pas le choix : il faut oser !
« Nous faisons ces choix stratégiques parce que si vous n’avez rien, ou du moins peu à perdre, vous devez faire quelque chose de différent pour faire bouger les choses. En tant qu’équipe, nous avons juste décidé de prendre un peu plus de risques parce que si cela peut rapidement se retourner contre vous, une fois, nous avons marqué des points grâce à cette approche, en Hongrie. Et malheureusement dimanche, nous ne l’avons pas fait. Nous aurions pu nous mettre en position de marquer des points si Romain n’avait pas été bloqué en première vitesse après son arrêt. Si l’occasion se présente de faire quelque chose de différent - nous le ferons et nous le faisons. »
Pourtant, la Haas apparaît en progrès sur le plan du rythme de course, en semblant bien plus constante, ce qui est un vrai acquis par rapport à l’an dernier. Günther Steiner s’en satisfait-il ?
« Ce que nous avons appris le week-end dernier, c’est que la voiture n’est pas trop mauvaise sur le plan du rythme de course - Romain était compétitif en milieu de grille. Ce que nous devons faire, c’est essayer de nous améliorer lors des qualifications, ce qui est difficile en ce moment. Mais c’est ce que nous avons appris : en course à Silverstone, nous pouvons jouer au milieu de grille. Nous devons juste tirer le meilleur parti des qualifications pour pouvoir commencer à jouer. Si vous commencez à l’arrière, il est très difficile d’avancer avec un air aussi sale, il est très difficile de progresser. »
« L’élément positif est vraiment que tous les membres de l’équipe sont très motivés pour continuer à avancer. Même si nous n’avons pas la meilleure voiture pour le moment, nous nous battons toujours et donnons le meilleur de nous-mêmes. Il y a beaucoup d’efforts à fournir, beaucoup de longues heures, et si nous continuons, nous serons bientôt dans une meilleure position. »
La F1 se retrouve dans une situation privilégiée puisqu’elle courra deux fois de suite sur un même circuit, avec déjà de nombreuses données. Cependant au Mugello, au Nürburgring, à Portimao et surtout à Imola (avec une seule séance d’essais libres), il faudra avancer davantage à l’aveuglette. Un autre type de défi que Günther Steiner apprécie aussi.
« Je considère les nouvelles courses comme étant passionnantes et ces défis vous donnent des opportunités. J’espère que nous pourrons saisir certaines opportunités dans ces courses où tout le monde commence presque avec une feuille presque blanche. Certaines des grandes équipes vont faire des essais sur ces pistes avec des voitures de deux ou trois ans pour en tirer des données, ce qui n’est pas interdit par le règlement, donc on ne peut pas faire grand-chose à ce sujet. Mais même si vous y allez avec une vieille voiture, c’est toujours une nouvelle piste de course pour le pilote. Cela devrait vous donner un certain avantage, parce que quelque chose d’imprévu peut arriver, et les équipes bien financées ont beaucoup plus de ressources, elles peuvent faire un travail beaucoup plus approfondi pour se préparer à un nouvel événement. »
« Le simulateur est un élément clé pour s’y préparer. Nous cherchons en ce moment si nous allons faire quelques séances. Nous savons tous que nous avons un budget serré et que nous devons dépenser notre argent avec sagesse, mais c’est peut-être l’une des choses que nous allons faire. Ce serait un bon investissement et une chose très importante à faire. »