Ancien pilote Marussia et coéquipier de Jules Bianchi, Max Chilton a, depuis qu’il a quitté la F1, plié bagage pour les États-Unis où il concourt, avec une certaine difficulté, en IndyCar.
A l’image du championnat états-unien, la F1 est à l’arrêt en raison de la crise du coronavirus. Revenant sur cette situation dans sa chronique pour GQ, le Britannique est apparu aussi déconcerté que tout le monde en ce moment…
« Comme tous les sports du monde, je pense honnêtement qu’ils ne savent pas comment cela va se passer. Je suis sûr qu’ils souhaiteraient un simple report de la saison, mais pour l’instant, c’est difficile à dire. »
« Le calendrier est en constante évolution. En ce moment, la F1 semble annuler une course par semaine – comme ils doivent le faire. »
« J’espère que Silverstone sera la première course. Ce serait un week-end extraordinaire. Pour la plupart des constructeurs, c’est leur course à domicile et l’un des meilleurs Grands Prix de l’année. »
La F1, pour organiser le maximum de courses, ne manque pas d’idée : enchaîner les week-ends les uns après les autres, organiser deux épreuves par week-end… Max Chilton y croit-il vraiment ?
« Ils ont parlé d’organiser les courses trois week-ends de suite avant d’avoir un week-end de repos, mais je ne vois pas comment ils pourraient y parvenir. Cela demande beaucoup d’organisation et comme beaucoup de circuits sont des circuits urbains, je ne suis pas sûr de savoir comment cela pourrait fonctionner sur le plan logistique. »
« Une autre idée qui a circulé est d’organiser deux courses lors de certains week-ends de course. Cela demanderait beaucoup d’organisation, mais cela pourrait être possible - nous le faisons déjà en IndyCar. Le premier week-end de course comme celui-ci se déroule généralement à Detroit et nous nous qualifions le matin, la course complète se déroulant l’après-midi. Et nous recommençons le dimanche. Mais c’est absolument épuisant. »
L’idée de courir à huis-clos, comme cela est de plus en plus probable, n’enchante pas non plus l’ex-pilote Carlin, mais cette idée apparaît comme un moindre mal …
« C’est une question difficile. En raison des audiences mondiales très élevées en F1, les sponsors devraient être satisfaits de cette simple diffusion, donc au moins je pense qu’ils peuvent prendre cette décision avec les meilleures intentions sans pression financière. »
Pour faire face à la crise économique qui va toucher toutes les équipes, surtout celles de milieu de grille, la F1 négocie un abaissement substantiel des budgets plafonnés. Max Chilton, qui a couru pour une des plus petites structures du plateau à l’époque, Marussia, accueille évidemment favorablement cette hypothèse. Il salue aussi le report du règlement 2021 à 2022.
« Je suis heureux que la décision ait été prise de retarder l’entrée en vigueur du nouveau règlement d’un an. On ne peut pas considérer qu’ils [les équipes] dépensent dix millions de livres sterling pour développer une nouvelle voiture alors qu’ils ne paient pas leur personnel. »
« C’est vraiment une période difficile pour les équipes sur le plan financier en ce moment. La plupart des écuries de F1 travaillent déjà avec des budgets très serrés et c’est pourquoi nous avons vu le personnel en chômage partiel et les pilotes subir des réductions de salaire. »
« Une grande partie du personnel en chômage partiel aura un salaire équivalent à l’allocation gouvernementale de 2 500 livres sterling, ce qui entraînera une baisse significative de leurs salaires. »
Pour aider leurs écuries à survivre dans cette période de crise, les pilotes de F1 sont invités à baisser leurs salaires, de manière volontaire pour leur part…
« Les pilotes de F1, comme les footballeurs, sont tellement bien payés qu’il est facile de justifier une réduction de 30 % » commente Chilton. « Je suis fier qu’ils aient baissé leurs salaires lorsque c’était nécessaire. Il y a évidemment la crainte que certaines équipes fassent faillite, mais je pense que tout le monde sera là lors de la première course de la saison. »