Comment remédier au manque de spectacle à l’avant de la grille en F1, qui peut lui-même nuire, à moyen terme, au prestige et à la soutenabilité du sport ? Le rapprochement des performances est bien sûr l’option prioritaire explorée par la F1 et Liberty Media.
Mais Toto Wolff, le directeur de Mercedes, a une autre idée… qui ne serait pas incompatible avec la domination d’une équipe. Wolff estime ainsi qu’il serait préférable de diffuser davantage les radios des équipes à la TV, de les rendre plus ouvertes, afin de rendre compte de l’intensité de la bataille stratégique en coulisses.
« Je comprends ce que les fans disent, il y a des courses qui ne sont pas très divertissantes et d’autres qui le sont au contraire. »
« Je pense que ce serait comme dire qu’il y a de bons matchs de football et qu’il y a des matchs de football [banals], mais en fait, personne ne veut voir une équipe s’envoler au championnat. »
« Nous doutons toujours, nous ne croyons pas vraiment que nous nous envolions au championnat mais il y a évidemment beaucoup plus de spectacle en coulisses : faire en sorte que les pièces soient prêtes, connaître des défaillances moteur au banc d’essais, essayer d’apporter des évolutions à la dernière minute. »
« Ensuite, comme en Belgique, nous avons à gérer plein d’inquiétudes pour bien boucler une stratégie à un seul arrêt. »
« Je pense que nous devrions envisager de mettre ces communications radio à la disposition des fans pour qu’ils puissent vraiment suivre l’action et voir ce qui se passe à la radio. Et si chaque équipe s’ouvrait, cela pourrait être un moyen supplémentaire de renforcer le facteur divertissement. »
La méthode de Toto Wolff nécessiterait donc que les équipes continuent de dialoguer, un maximum, avec leurs pilotes en course.
Or pour améliorer le spectacle, Helmut Marko, chez Red Bull, a une idée toute inverse : interdire la radio (et la télémétrie) !
« Nous devons réduire de manière significative la télémétrie, le transfert de données de la voiture aux stands. Et nous devons également interdire la communication radio des stands au pilote. »
Du côté de McLaren et d’Andreas Seidl, on rejoint plutôt l’avis de Toto Wolff : la communication radio-pilote fait partie de l’essence de la F1.
« Une des raisons pour lesquelles j’aime tant la Formule 1 est que ce sport est si complexe. Les voitures sont les plus rapides de la planète, mais aussi les plus technologiquement avancées. On a besoin de héros dans ce sport, mais la F1 sera toujours un sport d’équipe. »
« Je trouve cela très intéressant à suivre, parce qu’à mon avis, la communication entre le pilote et l’ingénieur fait partie de la Formule 1. Le pilote fera toujours la différence, parce que les meilleurs pilotes peuvent mieux traiter les informations sans perdre de vitesse sur la piste. J’ai vu assez de pilotes qui étaient rapides, mais qui ont perdu beaucoup de vitesse en un seul message, donc cela fait toute la différence pour un pilote de haut niveau. »
Une autre idée, pour varier le spectacle, est d’explorer des pistes différentes cette année, pour amener les équipes vers un peu plus d’inconnu. C’est ainsi que le premier Grand Prix de Toscane, au Mugello, aura lieu le week-end après Monza, alors que les équipes disposent de peu de données.
Toto Wolff se réjouit ainsi de cette perspective, comme il accueille l’arrivée de Portimao au calendrier.
« Je pense que le Mugello est un circuit de course incroyable que je connais pour y avoir roulé de mon temps, et ce sera très excitant d’y voir des voitures de Formule 1. »
« Je suis impatient d’aller à Portimao, un circuit de dénivelé. Encore une fois, c’est un circuit très divertissant, qui pourrait l’être en tout cas, et puis revenir à l’emblématique Imola, ça l’est aussi. Et puis nous avons bien sûr le circuit de Bahreïn en version ’extérieur’. Beaucoup de changements se profilent à l’horizon et j’espère qu’ils augmenteront le facteur divertissement. »