Romain Grosjean a connu des moments brillants durant sa carrière, mais aussi des moments gênants : son crash sous voiture de sécurité à Bakou en 2018, son départ-catastrophe à Spa en 2012 (pour lequel il avait été suspendu une course…).
Pour The Race, le Français est revenu d’abord sur l’affaire de Bakou, conclue par le tout aussi embarrassant « I think Ericsson hit us… ».
« Au début de 2018, je n’étais pas au bon endroit. J’ai perdu une roue [à cause d’une erreur d’arrêt au stand en Australie], j’ai eu des difficultés à Bahreïn, puis en Chine, on m’a demandé de laisser passer Kevin mais il n’était pas vraiment plus rapide, ça a sorti mon pneu de sa bonne fenêtre de fonctionnement et ça m’a mis dans un cercle vicieux. »
« Je n’étais pas là où je voulais être et s’il y a une phase où je dois revoir ma carrière, c’est en 2018. »
Quant à la saison 2012 et ses premiers tours souvent animés, Romain Grosjean regrette une mauvaise polémique lancée par un certain pilote Red Bull...
« Mais dès la première année, Mark Webber m’a mis une étiquette sur la tête, disant que j’étais un "dingue du premier tour" après le Japon en 2012 ». »
« Dans ma première année complète, j’ai eu trois podiums - oui, il y a eu Spa et Suzuka et je n’étais pas content des deux, surtout de Suzuka, c’était ma plus grosse erreur. »
« Mais trouvez-moi un rookie [2012, première saison complète en F1] qui est monté trois fois sur le podium récemment ? »
Le Français attaque ensuite Webber, qui avait effectivement décrit Romain Grosjean comme un "dingue du premier tour", après que la Lotus ait envoyé la Red Bull en tête-à-queue en 2012, à Suzuka, au premier tour...
« Je ne comprends pas, je pense que c’était de la frustration. Il avait une voiture quatre fois championne du monde et il a gagné quelques courses, donc je pense qu’il était assez frustré par toute cette situation. »
« S’il s’était approché de moi, j’aurais dit "oui, j’ai fait une erreur, frappe-moi". Mais aller dans les médias et à l’extérieur et ainsi de suite et critiquer ouvertement, je pense que c’était un peu trop. Pour cela, il est évident que mon respect n’est pas aussi élevé que pour certains autres. »
Et Romain Grosjean trouve bien sûr imméritée sa réputation, renvoyant la balle à d’autres exemples de bourdes sur la grille.
« Sur les réseaux sociaux, j’ai subi beaucoup d’abus pour m’être crashé sous la voiture de sécurité, dans la pitlane et sur les tours de mise en grille. Il y a d’autres pilotes qui l’ont fait. George Russell, un si bon pilote, il a fait ça. »
« Si vous conduisez une voiture de Formule 1, et une voiture à l’arrière de la grille qui ne génère pas de températures dans les pneus, et que vous devez pousser plus fort pour le faire, vous pouvez comprendre. C’est pourquoi j’ai consolé George quand cela lui est arrivé, cela peut arriver à n’importe lequel d’entre nous dans ces voitures. »
Romain Grosjean a-t-il un problème à assumer ses erreurs ?
« Je suis heureux de parler de mes erreurs et d’en assumer la responsabilité, très bien. Est-ce que j’ai fait les choses parfaitement ? Non. J’ai fait des erreurs, mais 95% du temps, j’étais plutôt bon, et 5% du temps, je faisais des erreurs. »
« Mais quand on essaie toujours d’aller à 102%, ça ne peut pas toujours marcher. C’est aussi ma qualité, je ne vais pas aller à 90%, je vais toujours aller à fond, ce qui amène une 4e place en Autriche [en 2018], une 6e pour cette première course pour Haas, le podium à Spa en 2015 quand Lotus est en faillite. »
« Mais ça m’amène aussi à pouvoir me crasher sous la voiture de sécurité, ou autre. »