Le pilote Mercedes F1 et directeur de la Grand Prix Drivers Association (GPDA), George Russell, a exprimé ses inquiétudes concernant les décisions inconstantes prises par la direction de course lors des derniers Grands Prix.
S’exprimant avant le Grand Prix d’Azerbaïdjan de ce week-end à Bakou, Russell a admis qu’il était préoccupé par la cohérence des actions prises par le directeur de course de la FIA, Niels Wittich, ces derniers temps.
"Il y aura certainement de nombreuses conversations avec la FIA pour comprendre leur point de vu. C’est une période un peu difficile, sans aucun doute, pour nous tous à cet égard et bien sûr aussi pour la FIA."
"Ils ne sont pas stupides, ils essaient de faire le meilleur travail possible. Mais les choses doivent être aplanies pour comprendre quelle sera leur approche. Parce que nous ne pouvons pas vraiment avoir des week-ends qui sont totalement dictés par ce que quelqu’un dans le bureau des commissaires veut faire."
"Nous avons vu quelques décisions folles ou, disons, inconstantes prises récemment. Si elles sont constantes et cohérentes, c’est très bien, mais c’est l’incohérence qui rend difficile les choses difficiles pour les pilotes, qui ne savent jamais à quoi s’attendre."
Des F1 plus difficiles à dépasser en 2023
Russell estime que le dialogue entre la FIA et les pilotes n’était pas aussi bon qu’il devrait l’être, et il souligne le manque de consultation qu’il y avait. Pour décider de la réduction des zones DRS par exemple.
"Les dépassements sont plus difficiles cette année que l’an dernier. A mesure que les voitures se sont éloignées des réglementations initiales introduites par la F1, les dépassements sont devenus plus difficiles. Évidemment, ils raccourcissent également toutes les zones DRS, sur lesquelles les pilotes n’ont aucun impact. J’ai été un peu déçu encore une fois que nous n’étions pas dans la boucle là-dessus."
"Je ne suis même pas sûr que la FIA sache que nous estimons que les dépassements sont plus difficiles, mais ils basent le DRS sur des informations historiques alors que les F1 ne sont plus les mêmes !"
Lors du briefing des pilotes, le sujet sera donc abordé avec la FIA.
"Raccourcir les zones n’est pas ce qu’il faut pour le moment. Nous allons certainement les augmenter. A Bakou ils ont réduit de 100 mètres la zone. Cela ne va pas changer le monde mais ça va dans la mauvaise direction."
"Nous voulons juste être tenus au courant chaque fois que ces décisions sont prises, et avoir une opinion ou partager une pensée qui peut contribuer à leur décision. C’est un processus sur lequel nous devons encore travailler car, clairement, nous sommes tous dans le même bateau et nous ne voulons que le meilleur pour le sport."
"Nous avons juste besoin d’un peu plus d’effort de collaboration pour améliorer le sport du point de vue de l’excitation, mais aussi du point de vue de la sécurité. Qui de mieux pour leur faire part de leurs commentaires que les personnes qui conduisent les voitures elles-mêmes ?"
Le cas des vibreurs "saucisse" à nouveau sur la table
Russell a également rappelé qu’un incident est survenu le week-end dernier à Imola lorsque le pilote du Championnat d’Europe de Formule Régional Adam Fitzgerald a subi une fracture des vertèbres après avoir rebondi sur un vibreur "saucisse" à Tamburello.
"La plupart du temps, les briefings des pilotes ne sont pas le meilleur endroit pour aborder l’un de ces sujets. C’est plus une vue d’ensemble et une approche. Lorsque des circuits sont modifiés ou des vibreurs saucisse sont mis sur des circuits, ce n’est pas normal. Nous nous en plaignons depuis des années maintenant ! J’en ai déjà parlé avec la FIA - et ils en sont conscients. Pourquoi ce n’est pas appliqué ?"
"Le GPDA veut agir. Comme toujours, les autres pilotes de F1 sont au courant. Nous avons une discussion de groupe entre nous pour que tout le monde ait notre position, nos points de vue, nos pensées, et si quelqu’un a des commentaires supplémentaires, il peut le faire."
"Mais beaucoup de ces choses relèvent du bon sens. Comme je l’ai dit, nous voulons simplement être impliqués dans ces discussions."