Otmar Szafnauer, le directeur d’Alpine F1, n’exclut pas de porter réclamation contre des équipes qui auraient ajouté un renfort sur leur plancher, après les directives techniques de la FIA.
Pour le moment, ce ne sont que des directives techniques qui sont arrivées juste avant le week-end, et il s’étonne que des teams aient déjà pu réagir. Mercedes F1 a d’ailleurs retiré un des renforts sur sa W13, qu’elle avait ajouté hier en même temps que l’encoche testée sur la monoplace de Lewis Hamilton.
"La directive technique a été publiée alors que notre directeur technique était en vol, il était donc assez tard et nous ne sommes pas en mesure de produire un renfort ici" note Szafnauer. "En ce qui concerne le processus, il s’agit d’une directive technique et les directives techniques, comme nous le savons tous, ne sont pas des règlements."
"Donc, il se pourrait très bien que nous ne devions pas utiliser cela en qualification et en course. Et si les équipes ont apporté ces renforts, j’imagine qu’ils pourraient peut-être être examinés après et faire l’objet d’une réclamation."
"C’est donc contraire au règlement tel qu’il est aujourd’hui. Mais nous n’en avons pas et malheureusement, si vous avez un renfort supplémentaire, vous pouvez faire rouler la voiture plus bas et plus rigide, et gagner un certain avantage."
Alpine n’exclut pas de réagir à la directive technique à Silverstone, mais Szafnauer rappelle que le choix technique d’Alpine impliquait un plancher plus rigide : "Mais nous avons choisi de raidir le plancher dans cette zone au détriment du poids. Et comme nous en discutons tous, il y a des voitures qui sont encore en surpoids."
"C’est un compromis que vous faites, en optant pour ajouter du poids à la voiture afin de pouvoir raidir le plancher. Si on vous donne juste un sursis, alors vous n’avez pas besoin d’ajouter du poids et de faire le même travail."
Un timing "vraiment pas idéal"
Mike Krack, le directeur d’Aston Martin F1, aurait lui aussi aimé avoir la directive plus tôt : "Ce n’était pas vraiment idéal parce que toute l’équipe est en voyage, tout est sur place."
"Oui, vous pouvez réagir, mais vous devez être vraiment sûr de ce que vous faites, vous devez savoir dès le départ ce que cela ferait. Donc je pense que c’est une situation où vous devez adopter une approche conservatrice et ensuite chercher pour la course suivante. Comme je l’ai dit, le timing aurait pu être meilleur."
Le directeur d’équipe d’AlphaTauri, Franz Tost, s’est joint à l’avis de ses deux homologues : "Le timing n’était absolument pas bon parce que la plupart des gens étaient en voyage et envoyer la directive technique quelques jours avant la course n’est certainement pas le mieux."
"Pour le temps de réaction, le plancher d’une voiture de Formule 1, est une partie très sensible, il ne suffit pas de mettre n’importe quelle pièce dessus sans enquête."
"Donc nous devons trouver ce que nous allons faire, quelle direction nous allons prendre par rapport à la directive technique concernant le raidissement du plancher ou autre, et cela prend du temps. Il est certain que nous ne le ferons pas ici et nous verrons ensuite ce que nous pouvons organiser pour Silverstone."