Le Brésil n’a plus de pilote titulaire en F1, mais Felipe Drugovich espère bien être le prochain. Pour le moment, il ronge son frein comme pilote de réserve chez Aston Martin F1.
Il sera bien sûr présent dans le paddock d’Interlagos, ce week-end, pour son Grand Prix à domicile ; mais il ne roulera. Car il vient en effet de disputer les EL1 à Mexico, dans la voiture de Fernando Alonso.
« C’était génial. Être au volant d’une F1 est toujours un plaisir, et j’étais vraiment heureux de retrouver cette sensation » confie Felipe Drugovich après cette expérience encore trop rare pour les pilotes de réserve.
« J’attendais ce moment depuis longtemps, et c’était agréable de découvrir enfin l’AMR24, que je n’avais pilotée que dans le simulateur jusqu’alors. Je me suis senti bien et j’ai été satisfait de ma capacité d’adaptation, malgré le fait que la voiture et le circuit étaient nouveaux pour moi. »
« J’aurais aimé faire plus de tours avec différents pneus et réglages d’appui, mais quelques drapeaux rouges ont interrompu la session. Cependant, je suis content de ce que j’ai pu accomplir dans le temps qui m’était imparti. »
« En tant que pilote de réserve désigné pour Mexico, j’ai fait mes tâches habituelles sur simulateur pour aider l’équipe à obtenir de bons réglages de base pour la voiture. »
« Il fallait aussi que je m’adapte à l’AMR24 et que je me familiarise avec le circuit. »
Le travail a-t-il été utile en essais libres, alors qu’Aston Martin F1 a de la peine à comprendre ses évolutions ? Pour rappel, l’équipe verte a jeté à la poubelle certaines de ses nouvelles pièces…
« J’ai repéré plusieurs aspects sur lesquels on pourrait se pencher, que je vais approfondir lors de mes prochaines sessions en simulateur. Évidemment, il faut du temps pour mettre en place des ajustements, mais on a identifié des domaines à travailler. »
« En tout, j’ai passé entre 15 et 20 jours cette année dans le simulateur pour développer la voiture, et le fait de l’avoir pilotée en conditions réelles va enrichir la corrélation avec les données de simulation. »
« C’est essentiel. Le temps en séance d’essais est limité, donc il est vital de montrer de quoi on est capable et de démontrer son potentiel. Je pense y être parvenu. »
« C’est un défi de s’adapter rapidement à une nouvelle voiture et un nouveau circuit pour bien performer, mais j’ai bien géré cela et l’équipe a apprécié ce que nous avons accompli. »
Felipe Drugovich a aussi participé à un test en IndyCar. Est-ce qu’il pourrait poser ses valises aux USA l’an prochain ?
« C’était très bien. L’équipe était satisfaite de mes performances, et j’étais sur le rythme. J’ai adoré la voiture – elle est similaire à la F2, mais plus rapide, et c’est un pilotage assez physique que j’ai apprécié. »
« Pour l’année prochaine, j’ai quelques options, mais rien de confirmé pour l’instant. Je reste concentré sur mon développement en tant que pilote avec Aston Martin Aramco. L’équipe m’a vraiment bien traité ces deux dernières années et demie, et j’ai énormément appris. »
« D’ici la fin d’année, je vais continuer mon travail dans le simulateur, en préparant les courses dans mon rôle de pilote de réserve et d’essai, et être prêt si on a besoin de moi. »
« Je serai présent avec l’équipe au Grand Prix de São Paulo en tant que pilote de réserve, et j’espère participer à une autre séance d’essais libres avant la fin de la saison. »
Au Brésil, Felipe Drugovich aura bien sûr plus d’interventions médiatiques que de coutume…
« Je vais accorder de nombreuses interviews aux médias locaux, suivre toutes les séances de Lance et Fernando en piste, et apporter mon soutien à l’équipe avec des retours d’informations. »
« Je vais aussi profiter d’être chez moi. Le Grand Prix de São Paulo est toujours un moment spécial pour moi, avec beaucoup d’attention de la part du public et des médias. Leur soutien compte énormément pour moi. »
« L’une des choses géniales avec Interlagos, c’est que les fans sont très proches du circuit et extrêmement bruyants. Je les entends crier mon nom, et c’était une vraie surprise la première fois que cela m’est arrivé. Ils te poussent vraiment à donner le meilleur, et on sent combien la F1 compte pour eux. »
Et puisqu’il connaît bien le tracé d’Interlagos, peut-il donner quelques astuces pour signer un chrono rapide ?
« La préparation des pneus est cruciale, surtout pour le virage 1. Il y a un dénivelé important, et si les pneus ne sont pas prêts, le freinage devient délicat et les blocages sont faciles. L’entrée du virage 2 doit être bien anticipée pour sortir rapidement du virage 1, et les virages longs du secteur 2 permettent de gagner beaucoup de temps. »