Felipe Drugovich restera le réserviste d’Aston Martin F1 en 2024. L’équipe a confirmé le Brésilien à ce poste en marge de sa course à domicile ce week-end, pour laquelle il sera présent à Interlagos. Alors qu’on lui prêtait des vues sur le deuxième baquet Williams, il est heureux de continuer dans son équipe actuelle.
"Je suis très fier de continuer à travailler avec Aston Martin pour une deuxième saison" se félicite Drugovich. "Cette année, j’ai énormément appris, non seulement sur les circuits, mais aussi en travaillant avec les ingénieurs dans le simulateur et grâce au programme de développement qui a été conçu pour moi."
"Je suis fier de la contribution que j’ai pu apporter et heureux d’avoir pu aider à faire progresser le développement de l’AMR23. Je me concentre maintenant sur la préparation de la prochaine séance en EL1 à Abu Dhabi, j’ai déjà hâte de piloter à nouveau l’AMR23, et sur le travail que je ferai avec les ingénieurs au cours de l’hiver pour préparer 2024."
"Je tiens à remercier toute l’équipe pour son incroyable soutien au cours des 12 derniers mois, ainsi que mes partenaires brésiliens, XP, Porto et Banco Master, qui m’ont soutenu à chaque étape. J’ai le sentiment que nous pouvons accomplir beaucoup de choses en tant qu’équipe à l’avenir."
Une séance d’essais libres dès le GP d’Abu Dhabi
Et si Drugovich parle de séance d’essais à Abu Dhabi, c’est parce qu’il sera au volant en EL1 le vendredi du dernier Grand Prix de l’année. Mike Krack, le directeur d’Aston Martin, l’a confirmé en même temps qu’il a commenté la prolongation de contrat du pilote.
"Tout le monde chez Aston Martin F1 est heureux que Felipe reste en 2024" a déclaré Krack. "C’est un visage familier au sein de l’équipe, il comprend les exigences particulières du rôle, a une éthique de travail formidable, et a montré sa vitesse et son expérience après avoir superbement remplacé Lance Stroll, blessé, lors des essais de pré-saison à Bahreïn."
"Chaque fois qu’il prend le volant, nous voyons clairement la force de sa contribution : son rythme, ses commentaires et son engagement sont tous extrêmement précieux pour nos ingénieurs."
"Nous avons déjà hâte qu’il termine sa saison en beauté avec une nouvelle occasion de piloter l’AMR23 lors de la première journée du Grand Prix d’Abou Dhabi. Nous nous réjouissons à l’idée de vivre ensemble une nouvelle saison productive l’année prochaine."
Une "ambiance survoltée" ce week-end
Il est aussi le Brésilien le plus impliqué en F1 actuellement. En marge du Grand Prix dans son pays ce week-end, il a expliqué pourquoi le Brésil et la Formule 1 possèdent des liens aussi forts.
"Le Brésil a une relation de longue date avec la F1 et une culture très forte qui va de pair avec ce sport. Nous avons tant de légendes, comme Ayrton Senna, et tant de circuits incroyables, dont certains que j’ai eu la chance de visiter. J’ai également eu la chance de bénéficier du soutien de mes sponsors."
"Mais même dans ce cas, il n’est pas facile de venir du Brésil et de vouloir se lancer dans le sport automobile de haut niveau, il faut s’éloigner de 10 000 kilomètres de chez soi pour y parvenir. Les Brésiliens sont très passionnés et engagés lorsqu’il s’agit de course automobile, lorsque nous le faisons, nous le faisons correctement."
Interrogé sur les pilotes brésiliens qui l’ont impressionné, Drugovich cite deux de ses concitoyens : "Ayrton Senna, bien sûr. Et notre famille a été très proche de celle de Felipe Nasr. Lorsque Felipe a couru en F1, je l’ai suivi de très près et j’ai essayé d’apprendre le plus possible de lui."
"J’étais encore en train de faire du karting à l’époque, alors pour moi c’était comme un rêve de le suivre. C’était un moment très spécial de le voir courir à Interlagos, c’est toujours spécial de voir un pilote local sur son circuit local."
Drugovich apprécie "le caractère" d’Interlagos
Interlagos n’a pas été le terrain de jeu de Drugovich dans les formules de promotion, mais le pilote local y est allé plusieurs fois depuis 2011. L’an dernier, il a découvert la popularité dont il jouissait devant son public.
"Interlagos a beaucoup de vie et de caractère, l’ambiance est survoltée. J’ai visité le Grand Prix pour la première fois en 2011, lorsque j’ai remporté le championnat brésilien de karting. Je suis arrivé et tout le monde ressemblait à des astronautes avec leurs casques et leurs combinaisons, on se serait cru à la NASA."
"C’était un monde tellement différent, pour moi qui venais du karting. Lorsque j’y étais en 2022, alors que j’allais remporter le titre de Formule 2, les gens criaient mon nom depuis les tribunes. Je n’arrivais pas à y croire. J’ai dû me demander si c’était vrai."
Il explique les particularités d’Interlagos, et ce qui en fait un lieu qui offre un contexte parfait à la Formule 1 et au Grand Prix du Brésil.
"Interlagos est un circuit à l’ancienne, très bosselé. Il faut utiliser les vibreurs autant que possible et la voiture doit être capable de répondre à ces exigences. Il faut aussi beaucoup d’engagement, on a presque l’impression qu’on va faire un tête-à-queue en attaquant les virages à moyenne et haute vitesse. "
"Cela semble évident car les pilotes de F1 sont toujours à la limite, mais la voiture semble vivante à Interlagos, elle bouge tout le temps, et vous pouvez vraiment sentir que vous poussez la voiture à fond ici. C’est l’une des raisons pour lesquelles les courses sur ce circuit sont si excitantes, et cette année, nous avons aussi le Sprint."
Ne pas oublier "à quel point Alonso et Stroll ont été bons"
Interrogé par sa propre équipe sur la qualité de la saison de Fernando Alonso et Lance Stroll jusqu’ici, Drugovich est évidemment dithyrambique, évoquant notamment le nombre de points - certes énorme - inscrits par le duo de titulaires, en omettant évidemment de préciser que leur rapport de force se situe à 183 points pour l’Espagnol et 53 pts pour le Canadien.
"Très bien. Les deux dernières courses ont été difficiles pour diverses raisons, mais cela ne doit pas faire oublier à quel point ils ont été bons. Ils ont été très réguliers et nous avons marqué 236 points jusqu’à présent, contre 55 l’année dernière."
"Notre équipe s’agrandit et tout le monde travaille bien ensemble. Même si la course de Mexico n’a pas été facile, l’ambiance au sein de cette équipe est spéciale et tout se met progressivement en place alors que l’équipe poursuit son chemin."