C’est un nom que le plus grand public va peut-être avoir la surprise de découvrir ce dimanche, au départ du Grand Prix de Bahreïn : Felipe Drugovich.
Le champion de F2 pourrait en effet remplacer Lance Stroll, si le Canadien est déclaré effectivement inapte à concourir, en raison de sa blessure au poignet, ce week-end à Sakhir.
Felipe Drugovich s’est donc préparé au tourbillon d’un Grand Prix, en pilotant l’Aston Martin F1 avec une certaine aisance aux essais hivernaux de Bahreïn.
Alors, question simple : se sent-il prêt à faire ses débuts en Grand Prix ?
La réponse est tout aussi simple : « Oui, à 100 %. Totalement prêt. »
Felipe Drugovich n’a-t-il pas ressenti plus de pression à l’idée de remplacer au pied levé Lance Stroll, sans devoir commettre la moindre erreur aux essais hivernaux ?
« Ces quelques jours ont été fous, assez mouvementés, mais mon état d’esprit a été de profiter de l’expérience autant que possible. C’est important de rester dans le moment présent et d’en profiter. »
« Au bout du compte, il n’y a qu’un volant et quatre roues. En tant que pilote, vous devez rester calme, concentré et faire votre travail. »
« Il y a quelques 700 personnes dans l’équipe qui ont bien fait leur travail. À ce moment-là, je ne suis que le prochain maillon de la chaîne - la 701e personne qui doit bien faire son travail et rester concentrée sur ce qu’elle doit faire. »
Mais quand on est pilote de réserve comme Felipe Drugovich, peut-on être à 100 % prêt tout le temps, toute l’année ?
« Oui, il est assez difficile de maintenir cette concentration tout au long de l’année. Je dois être prêt tout le temps et penser qu’à tout moment, je pourrais courir - même si je ne cours jamais. C’est cette mentalité que je dois avoir. C’est difficile, mais le plus important est de rester calme et de se préparer. Un jour, l’opportunité pourrait se présenter, alors je dois être prêt à faire le meilleur travail possible. »
L’AMR23 est-elle le bijou que l’on dit ?
Felipe Drugovich n’est pas un bleu : non seulement il a remporté le titre en F2, mais encore a-t-il piloté les trois précédentes Aston Martin F1, l’AMR21, l’AMR22 et l’AMR23.
Quel bilan comparatif peut-il en faire ? Cette AMR23 est-elle la ’tueuse du milieu de grille’ comme on semble l’espérer à Silverstone ?
« L’AMR21 est assez différente - elle a été construite selon des règles très différentes. Elle est beaucoup moins rigide que les AMR22 et AMR23, qui sont beaucoup plus rigides en termes de suspension. »
« L’AMR23 se comporte très bien. Le ressenti est très bon. Elle est vraiment agréable à conduire - plus agréable que l’année dernière, avec moins de rebondissements. Nous devons attendre pour voir où nous nous situons par rapport aux autres - lors des essais, il est difficile de comprendre ce que font vos concurrents - mais l’AMR23 semble être un grand pas en avant. »
Fernando Alonso fait-il d’ailleurs les mêmes retours que Felipe Drugovich sur l’AMR23 ?
« C’est quelque chose que je suis curieux de voir. Vous espérez que ce sera le cas parce que cela signifie que nous avons une direction très claire à suivre avec la voiture. »
« Vous regardez toujours les temps, mais il est très difficile de savoir ce que font les autres équipes. Il est important de rester concentré sur soi-même. »
« Il y a des variables à prendre en compte comme les conditions de piste et la température. Je peux toujours apprendre de Fernando, donc c’est bien de pouvoir me comparer à lui. »
« Il y a une différence entre les jeunes pilotes et les pilotes plus âgés. Quelqu’un comme Fernando est très expérimenté et a tout le respect des autres pilotes. Pour moi, ce respect est quelque chose que vous devez gagner. Fernando a gagné ce respect grâce à tout ce qu’il a accompli, et j’espère faire de même. »
Un Brésilien enfin vainqueur en F1 ?
Le Brésil a compté d’illustres représentants en F1, comme Emerson Fittipaldi, Carlos Pace, Nelson Piquet, Ayrton Senna, Rubens Barrichello, ou Felipe Massa. Mais depuis 2009, aucun Brésilien n’a gagné un Grand Prix.
Felipe Drugovich espère-t-il être le prochain ? Quelles sont ses ambitions ?
« Je veux d’abord avoir un baquet ! A part ça, je dois juste continuer à faire ce que je fais – c’est-à-dire essayer de m’améliorer et d’être un meilleur pilote chaque jour. »
« Il faut aussi un peu de chance pour être au bon endroit au bon moment et avoir une bonne opportunité. Mais je ferai tout ce qui est en mon pouvoir, entre mes mains, pour y arriver. »