C’est donc à Portimao que Lewis Hamilton aura battu le record de victoires de Michael Schumacher en F1, le portant à 92. Mika Hakkinen, qui fut sans doute le plus grand rival du Kaiser, a profité de cette marque symbolique pour dresser une comparaison entre les deux hommes ayant piloté pour l’équipe Mercedes, dans sa dernière chronique.
C’est tout d’abord la longévité de Lewis Hamilton au plus haut niveau qui estomaque le Finlandais…
« C’est un énorme accomplissement pour Lewis, si l’on considère que sa première victoire est arrivée en juin 2007, au Canada, et qu’il est incroyable de rester aussi compétitif 13 ans plus tard. Je sais combien il faut d’efforts pour gagner un seul Grand Prix, alors le faire 92 fois est vraiment très spécial. »
Quant à ceux qui prétendent que Lewis Hamilton ne fait finalement que le service minimum dans une voiture dominatrice... Mika Hakkinen les renvoie à leurs chères études.
« Beaucoup de gens font remarquer que Lewis conduit la meilleure voiture de Formule 1, mais je peux vous promettre qu’il n’y a rien de facile à piloter une de ces machines complexes à la limite, tour après tour, course après course et saison après saison. Cela exige une force mentale et physique, une concentration et un engagement du type de ceux que l’on voit chez tous les sportifs de haut niveau - et pas seulement en Formule 1 - et trouver un moyen de répéter cela pendant 13 ans mérite beaucoup de reconnaissance. »
Pour ce qui est de la comparaison entre Michael Schumacher et Lewis Hamilton, Mika Hakkinen voit donc des points communs très clairs.
« Il y a beaucoup de similitudes entre Lewis et Michael dans leur capacité à maintenir un haut niveau de performance année après année et à s’entourer d’une équipe de personnes très talentueuses. »
« Gagner en Formule 1, c’est avoir tout ce qu’il faut - une bonne voiture avec un moteur puissant, des pneus qui vous donnent des performances optimales, un bon aérodynamisme et un châssis qui vous permet de pousser au maximum. Le défi technique est intense, mais si vous trouvez un groupe de personnes qui peuvent vous donner la bonne voiture, alors le travail dépend de vous en tant que pilote. Trouver le bon niveau de concentration et d’engagement, et pouvoir le répéter d’une course à l’autre. »
« Michael était un concurrent redoutable, un coureur acharné qui pilotait toujours au niveau maximum. Lewis est le même, et à part le fait qu’ils ont tous deux un talent naturel, je pense qu’ils ont aussi une certaine soif de succès qui fait qu’ils continuent à travailler dur tout le temps. »
« Naturellement, cela aide quand votre équipe est compétitive et que la voiture est rapide, mais Michael et Lewis ont tous deux eu des périodes dans leur carrière où le succès n’était pas si facile et je pense que cela les a aidés à travailler encore plus dur. »
« Bien sûr, il y a beaucoup plus de courses de nos jours, avec jusqu’à 22 événements par saison, ce qui signifie que les pilotes ont plus de chances de gagner, et la fiabilité des voitures aujourd’hui est vraiment étonnante. En termes simples, les abandons de course pour cause de problème technique sont aujourd’hui très rares, alors qu’ils étaient assez fréquents dans les années 1990. »
« Rien de tout cela ne change le fait que Lewis sait comment s’assurer du succès pour lui-même et pour l’équipe, et je ne doute pas qu’il continuera à établir d’autres records. S’il signe à nouveau pour Mercedes pendant deux ou trois ans, comme nous le prévoyons, le record de Michael, sept titres de champion du monde, sera menacé, et je ne serai pas surpris de voir Lewis atteindre 100 victoires en Grand Prix ou plus. »