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Elkann ‘ne pourrait pas être plus heureux’ de Vasseur chez Ferrari

Le Français a introduit des changements culturels importants

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C’est un immense satisfecit qu’a délivré John Elkann, le président de Stellantis et de Ferrari, à Frédéric Vasseur, qui dirige depuis le début de l’année, la Scuderia.

« L’équipe va à 100 % dans la bonne direction. Je ne pourrai être plus heureux » a ainsi souri le grand patron au micro de la BBC, en marge du dernier Grand Prix à Las Vegas.

« L’équipe est beaucoup plus soudée. »

Mais qu’est-ce donc qui vaut à Frédéric Vasseur ces immenses félicitations, très rassurantes pour son avenir ?

Ce ne sont pas seulement les résultats en hausse en cette deuxième moitié de saison (sauf au Qatar, Ferrari a toujours marqué autant ou plus de points que Mercedes depuis la Belgique).

C’est aussi un changement dans l’état d’esprit : vers une culture de la responsabilité, vers aussi une ‘no-blame’ culture à l’image de ce qui se fait chez Mercedes, loin des drames et des passions inhérentes à l’histoire de la Scuderia.

« Ce qui est vraiment important, et c’est la réflexion que nous avons eue, c’est que la culture de la responsabilité est vraiment l’un des plus grands facteurs, expliquant pourquoi nos concurrents ont bien réussi. Et aussi l’agilité, malgré leurs organisations plus grandes. »

« Nos concurrents ont tendance à être plus agiles et plus rapides. Fred possédait ces qualités, puisqu’il a travaillé dans le sport automobile tout au long de sa vie professionnelle et qu’il a connu beaucoup de succès dans différentes catégories, mais aussi en F1, où il a dirigé une équipe plus petite (Alfa Romeo). »

« D’un côté, il apporte donc une culture de la responsabilité, cette obligation de rendre des comptes. Mais il connaît aussi des organisations plus petites, plus efficaces et plus rapides, et c’est certainement quelque chose qui nous manquait par rapport à nos concurrents les plus forts. »

« Nous avons une organisation au fonctionnement très clair. Et la réalité est que nous sommes une seule entreprise, unie. Nous en sommes très fiers, et c’est ce que nous avons essayé d’encourager, de favoriser en particulier ces dernières années. Et tout cela est lié à la clarté de l’obligation de rendre des comptes, à cette culture de la responsabilité. »

Pour Elkann, Vasseur a aussi introduit un changement de culture majeur chez Ferrari, ramenant la Scuderia à l’ère bénie de Todt, au moins dans l’état d’esprit.

« Si vous remontez dans le temps, nous n’avons pas eu cette culture depuis que Jean Todt et Stefano [Domenicali, le successeur de Todt] étaient à la tête de l’entreprise. Cette culture nous a ensuite quittés. »

« L’obligation de rendre des comptes signifie que l’on assume ses responsabilités, ce qui fait qu’on n’a pas cette culture du blâme. Il ne s’agit donc pas de blâmer, mais d’être responsable. Et c’est là une différence culturelle majeure que nous avions. »

L’effet Vasseur sur les arrêts aux stands ?

Cette attitude contraste avec l’époque précédant donc l’arrivée de Frédéric Vasseur. Et Elkann, qui n’est donc pas tendre avec Mattia Binotto, pense singulièrement à l’année 2020. Une année noire sur le plan des performances intrinsèques de la Ferrari, mais aussi sur le plan opérationnel.

« En 2020, je me souviens d’une grande déception. C’est à ce moment-là que j’ai compris que nous devions prendre les choses très au sérieux et qu’il était important de regarder ce qui se passait, d’en être conscient et de travailler. »

« Nous n’allions pas être compétitifs avant 2022 - et tout le monde était dans le déni. Et puis nous avons pu travailler pendant toutes ces années et être compétitifs en 2022. »

« Il faut donc une culture capable d’utiliser la concentration que doit avoir toute équipe, d’une manière qui pousse à la pleine responsabilité et à l’obligation de rendre des comptes et, en fin de compte, une ‘no-blame culture’ en est une condition préalable. »

« Je me souviens de l’époque où j’ai dû m’engager plus profondément. Nous avons connu une très mauvaise saison en 2020 et l’une des choses qui m’ont surpris à l’époque, c’est que nos résultats en matière d’arrêts aux stands étaient inférieurs à notre classement dans le championnat (6e place au classement des constructeurs). »

« C’était un indicateur de l’état d’esprit, parce qu’en fin de compte, pour gagner vraiment, il faut être bon dans tous les domaines. Il est vrai qu’à la marge, si vous n’avez pas une voiture compétitive, le reste ne vous fera pas gagner, mais si vous avez cet état d’esprit (comme en 2020), il vous sera difficile de gagner. »

Or en 2023, 88 % des arrêts aux stands aux stands de Ferrari sont sous les 3 secondes (contre 80 % l’an dernier). C’est donc potentiellement un ’effet Vasseur’ ; ou un effet ’Diego Ioverno’ aussi, du nom du directeur sportif de la Scuderia.

Ferrari, une équipe italienne ou internationale ?

L’arrivée de Frédéric Vasseur représente aussi un autre changement culturel symbolique à Maranello : l’arrivée d’un non-Italien, pour la première fois depuis... Jean Todt.

Elkann assumerait-il donc de dire que Ferrari ne doit plus être une équipe trop 100 % italienne ?

« Ce qui est important, c’est d’avoir la meilleure équipe possible, et si vous êtes capable d’avoir la meilleure équipe possible et d’avoir des femmes et des hommes venant de différentes nationalités et de différents milieux qui permettent que cela se produise, c’est très bien. »

« Notre identité est très clairement définie comme étant italienne et la colonne vertébrale de notre organisation est italienne. Mais ce n’est en aucun cas un inconvénient. Au contraire, c’est une base que l’on peut compléter par des talents très forts venant de différents endroits. »

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