Guanyu Zhou vit une saison extrêmement difficile, en fond de grille, chez Stake F1. La voiture n’est pas compétitive, c’est un fait… mais Zhou ne l’est pas non plus.
Valtteri Bottas le domine par exemple outrageusement en qualifications (11 à 1).
« C’est vraiment la saison la plus difficile de ma carrière » admet le pilote chinois à Motorsport Monday, plus que jamais en danger pour l’an prochain.
« Je ressens un peu de la frustration et bien sûr, de la difficulté. Je dois y faire face, parce que c’est une année très importante où l’on finalise son avenir. »
« En début d’année, nous avions une bonne voiture, mais nous avons eu un problème avec les arrêts aux stands - nous n’avons donc pas pu marquer de points, ce qui est frustrant pour tout le monde dans l’équipe. »
« Nous espérons pouvoir progresser - et cela n’a pas été des semaines ou des mois faciles pour nous en tant que groupe, car je voulais montrer ce que je pouvais faire, mais c’est difficile avec ces problèmes. »
Cette saison 2024 pourrait être la dernière de Guanyu Zhou en F1. Kick Sauber, qui deviendra Audi en 2026, a déjà recruté Nico Hülkenberg pour l’an prochain. Et au vu de ses résultats, Zhou ne mérite certainement pas de rester en F1.
Comment vit-il cette situation très incertaine pour son avenir ?
« On la met de côté parce qu’il n’y a pas grand-chose que l’on puisse vraiment changer… »
« Pour votre avenir, je pense que tout ce que vous pouvez faire, c’est obtenir des résultats sur la piste et vous concentrer sur ce que vous faites, c’est-à-dire tirer le meilleur parti de la voiture. Et puis, en général, rien n’a vraiment changé parce que je pense que tout le monde connaît les difficultés auxquelles nous sommes confrontés en tant qu’équipe. Mais pour les pilotes, vous voulez montrer où vous pouvez faire le mieux - et vous voulez aussi montrer que vous faites des progrès. C’est la chose la plus importante à montrer. »
« L’objectif est toujours de rester en F1. »
Serait-ce donc la F1 ou rien pour Guanyu Zhou à l’avenir ?
« Je ne sais pas, une fois que vous avez envie de faire quelque chose d’autre ou que vous n’êtes pas motivé… mais pour le moment je suis toujours très motivé, j’ai de l’énergie. J’ai besoin de voir ce que l’avenir me réserve, mais pour l’instant, j’aime être ici, j’aime conduire ces voitures, et j’aime aussi la Formule 1, il n’y a pas de meilleur endroit pour un pilote de course. »
« Alors oui, je suis simplement reconnaissant des moments que j’ai vécus. Bien sûr, il y a eu beaucoup de hauts et de bas, mais je suis simplement reconnaissant d’être sur cette grille de départ pour continuer à performer. »
Zhou dit s’être amélioré sur la piste, mais aussi hors-piste : et cela pourrait compter en 2026...
« J’ai amélioré pas seulement mon pilotage, mais aussi la communication avec l’équipe et la gestion de soi dans des circonstances difficiles. Je pense que c’est beaucoup mieux et je ne me sens plus aussi nerveux qu’en 2022. Je me sens toujours un peu plus naturel dans mon système. »
Une équipe Sauber qui fait sa mue…
Dans les coulisses, Guanyu Zhou voit aussi la transformation difficile de Sauber en Audi. Mais n’est-ce pas frustrant de voir des transformations dont on ne peut pas vraiment profiter ?
« C’est probablement plus en coulisses, du côté de l’usine, que ça change. Il y a beaucoup de changements de personnes, sur le plan opérationnel aussi. »
« Mais pour moi, nous essayons de nous concentrer sur les week-ends, un par un, en essayant de tirer le maximum de performance de la voiture. Et puis, bien sûr, le reste dépend d’Andreas [Seidl], il s’occupe des gens et s’assure que l’équipe soit prête pour Audi. C’est donc passionnant pour nous, pour les employeurs et les membres de l’équipe de course, car nous savons qu’une fois que nous serons devenus une équipe Audi, nous aurons beaucoup plus de financements. »
« Et Audi sait que nous nous battons pour les points – et eux, ils veulent se battre pour les podiums. Mais tout d’abord, je pense qu’il y a deux années où nous devons nous sacrifier un peu, et cette année est probablement l’une des années où cela n’a pas été facile. Parce que tout est un peu retardé et reporté. »