Franz Tost, qui a dirigé Toro Rosso puis AlphaTauri de 2006 à 2023, a rencontré Max Verstappen bien avant que le Néerlandais ne pilote pour son équipe. Il est revenu sur une course en Allemagne en 2014 (photo) durant laquelle Max l’a impressionné, et sur la manière dont il lui a immédiatement fait confiance malgré son très jeune âge.
"Je me souviens de Max au Norisring à l’âge de 16 ans. C’était mouillé et il était une seconde et demie à deux secondes plus rapide que n’importe qui d’autre. J’ai dit que tous les autres pilotes devraient rendre leur licence, car le seul pilote dans ce peloton était Max Verstappen" raconte Tost.
"Lors de son premier test, j’ai été vraiment impressionné par la rapidité avec laquelle il s’est adapté à la vitesse et aux freins. Normalement, les pilotes ont besoin de 100 à 150 km pour s’habituer à l’énorme puissance dont dispose une F1 à l’accélération et au freinage. Mais dès le premier tour, il s’est familiarisé avec tout."
"Nous avons décidé qu’il participerait aux EL1 à Suzuka et les journalistes ont dit ’vous êtes complètement fous... Suzuka est l’un des circuits les plus dangereux, comment pouvez-vous le faire débuter en FP1 ? Il doit être préparé’. J’ai répondu ’ne parlez pas autant, discutons-en dans cinq ans et nous verrons alors qui avait raison, vous ou moi’."
"Cela n’a pas pris cinq ans, mais immédiatement, dès la première année. Et c’était la même chose avec Vettel, tous deux avaient des approches et des attitudes similaires. Et c’était fantastique de travailler avec ces pilotes... [Daniel] Ricciardo, [Carlos] Sainz et [Pierre] Gasly, ce sont tous des pilotes de grande classe avec beaucoup de potentiel en eux."
Une philosophie de bon accueil dans l’équipe
AlphaTauri, après Toro Rosso, a duré dans le temps grâce à une véritable culture d’équipe à laquelle tenait énormément Tost. L’Autrichien a toujours voulu proposer une bonne hospitalité aux membres de l’équipe, mais aussi aux invités et aux sponsors.
"C’était notre philosophie... J’ai toujours dit aux gens ’soyez amicaux avec nos invités’. J’ai eu quelques discussions au début, car je venais d’équipes anglaises comme Jordan et Williams, et j’ai vu comment elles traitaient parfois leurs invités."
"J’ai dit aux patrons ’c’est incroyable, vous ne pouvez pas faire ça et ce n’est pas ce qui apporte le succès’. Avec les invités et les sponsors, ils ne prenaient pas les choses au sérieux, et je me suis dit que je pouvais décider de faire comprendre aux sponsors et aux invités qu’ils doivent être traités de manière amicale."
"Je me souviens que lors de notre premier test, j’ai dit : ’OK, nous avons besoin d’une zone où les invités peuvent entrer dans le garage’. Ils m’ont répondu ’nous n’avons pas de place’. J’ai répondu ’désolé, j’ai mal entendu ? Si nous n’avons pas de place, vous pouvez rentrer chez vous, ce sont ces invités qui paient votre salaire. J’ai convaincu les gens que nous devions être amicaux, et c’est ce que nous avons vraiment célébré au fil des ans."