Les inquiétudes sont nées du côté de Honda, le week-end dernier au Red Bull Ring : Max Verstappen comme Alexander Albon ont été frappés par des problèmes électriques au niveau de leur unité de puissance, causant leur double abandon.
Cependant Toyoharu Tanabe, le directeur technique de Honda, a tenu à apporter des précisions rassurantes : apparemment, l’unité de puissance serait hors de cause dans le cas de Max Verstappen, tandis que le problème d’Alexander Albon aurait été bien cerné et identifié.
« Les deux incidents n’étaient pas liés. Sur la voiture de Max, nous avons eu un problème mécanique qui a entraîné un problème électronique sur le Power Unit (PU), mais ce n’est pas lié au PU en fin de compte. Sur la voiture d’Alex, nous avons vu des données inhabituelles après qu’il ait roulé sur le gravier, puis il a accéléré et a dépassé une des tolérances fixées, alors nous avons dû arrêter la voiture. »
« Nous avons eu une période très courte entre la dernière course et aujourd’hui. Nous avons appliqué une contre-mesure très simple et basique, primitive. Nous avons changé toutes les pièces électroniques connexes sur la voiture, sur le PU. Nous sommes toujours en train d’étudier les détails, mais il semble que les différentes raisons soient liées à ce problème. Nous continuerons à surveiller et à contrôler. »
« Dès que nous avons obtenu les données, nous les avons analysées sur la piste, puis nous avons vérifié la voiture, et ensuite, surtout pour la voiture d’Alex, nous avons retiré les pièces de l’unité de puissance. Certaines ont été envoyées à Sakura au Japon et d’autres à Milton Keynes, puis nous avons analysé ces pièces suspectes, les avons fait fonctionner sur le banc d’essais, et avons recréé des conditions très similaires à celles de la course. Puis nous analysons à nouveau ces données. »
Voici pour la fiabilité ; sur le plan de la performance, Honda a déjà admis avoir été "surprise" par le niveau de compétitivité affiché par Mercedes. Toyoharu Tanabe reconnait-il l’avance de l’unité de puissance allemande ?
« Je pense qu’il est un peu difficile de faire la différence entre les puissances des quatre manufacturiers. De nombreux facteurs influent sur la vitesse de pointe et le temps au tour. Nous pensons qu’il faut travailler un peu plus dur pour rattraper les meilleurs. La différence entre l’Australie et ici, la première course de cette année, c’est que nous n’avons pas pu travailler en raison du confinement. Nous n’avons travaillé principalement que sur la fiabilité et des changements mineurs. Nous avons eu le temps d’appliquer certaines choses, même en temps limité. »
Le gel moteur ne facilite pas non plus la vie de Honda cette année...
« Le gel n’est pas ce que nous voulons. Mais cette décision est, je pense, la bonne réaction et la bonne décision pour tous les manufacturiers et les équipes qui considèrent cette situation sociale. Je pense que les gens doivent travailler très dur sur la façon d’optimiser, d’utiliser le PU avec les mêmes spécifications. Nous devons consacrer plus de temps à ce type de simulation ou d’analyse. »
Les protocoles sanitaires ne compliquent-ils pas trop la vie de Honda ? Les ingénieurs "moteur" sont par exemple interdits de circuler entre Red Bull et AlphaTauri...
« Oui. Il est un peu difficile pour nous de travailler séparément, mais pour que nos membres soient en sécurité, même en équipe, nous suivons à la lettre les directives de la FIA, même en équipe. Comme pour cette conférence de presse, nous utilisons autant que possible les réunions en ligne et nous communiquons entre les membres des deux équipes. Jusqu’à présent, cela a bien fonctionné, mais nous continuons à veiller sur notre sécurité. C’est très important pour nous et pour la Formule 1. »
A plus long terme, Honda a-t-elle déjà réfléchi à son avenir ? Le contrat des Japonais expire fin 2021 dans le sport...
« Je ne suis pas très impliqué dans les coulisses des contrats, mais je viens d’apprendre que la discussion est en cours. Je n’ai encore entendu aucun résultat. C’est la situation actuelle. »