Le Grand Prix d’Abu Dhabi, le dernier de la saison, fut très loin d’être mémorable – après le superbe spectacle de Sakhir. Et une fois de plus, le tracé de Yas Marina, jugé insipide, et peu spectaculaire, se retrouve dans la tourmente.
Faut-il alors modifier le tracé de Yas Marina ? Changer les zones DRS ? Le dernier secteur d’Abu Dhabi, très lent, avec des virages à 90 degrés, empêche notoirement les voitures de se suivre. Et les nombreuses zones de dégagement ne punissent pas les erreurs…
Même si Tilke, le concepteur du circuit, a suggéré un petit changement en 2017, rien n’a été fait depuis.
Toto Wolff, après ce Grand Prix inspide, remet donc une pièce dans la machine…
« Je n’ai jamais reçu autant de messages, durant la course, avec l’émoji ‘endormi’. Que pouvons-nous faire ? Je pense que nous devons tout examiner. Je pense qu’il est très difficile de suivre une autre voiture à Abu Dhabi. »
« C’est un endroit fantastique, l’infrastructure est sans égale, et c’est spectaculaire. Mais, comme nous l’avons vu avec Alonso et [Vitaly] Petrov [en 2010] il est très difficile de dépasser même si la voiture devant vous est lente. »
« Je pense que cela vaut peut-être la peine de regarder la configuration du circuit. Ce ne sont pas mes affaires, mais peut-être que la configuration de leur piste… nous pourrions voir comment [changer] cela pourrait la rendre un peu plus intéressante pour les dépassements. »
« Nous tous, y compris la F1 et les promoteurs locaux, allons l’examiner et nous demander ce que nous pouvons vraiment faire. Et parfois, il faut une course comme celle-ci pour faire un pas de plus et la développer. Je suis sûr que les courses ici peuvent être très excitantes si nous choisissons le bon tracé. »
« Je ne voudrais pas rater Abu Dhabi dans le calendrier, c’est tout simplement un endroit fantastique et l’une des meilleures attractions pour les invités quand nous avons l’hospitalité et que cela s’ajoute au calendrier, c’est glamour. Nous devons juste lui donner des courses plus spectaculaires. »
Vu la quantité d’argent que paie Abu Dhabi pour figurer au calendrier F1, et encore plus pour être la finale de l’année, un changement de tracé, plutôt qu’une suppression du circuit, est le plus probable.
La F1 contemporaine a vécu un autre moment difficile quand Fernando Alonso a pris la piste avec sa Renault R25. Le son spectaculaire du V10 a notamment ravivé la nostalgie de ces moteurs ’atmo’, et la lassitude des V6 Turbo ’Dyson’ (au bruit d’aspirateur...).
Pour Toto Wolff, la F1 ne doit pas revenir aux V10 pour des raisons écologiques. Mais il faut se poser des questions sur le spectacle visuel proposé par la Renault d’Alonso, par rapport aux F1 actuelles...
« Le moteur V10 est une relique du passé, un passé où la réduction des émissions de CO2 n’était pas à l’ordre du jour et où la mobilité électrique n’existait pas. Je pense que nous venons de passer à une nouvelle ère et cela signifie aussi faire des compromis. »
« Mais la F1 d’Alonso était très agile, très petite, 150 kg plus légère, un moteur qui hurlait. La voiture allait quatre ou cinq secondes plus lentement que nous et quand vous regardez les images à la télévision, il semblait qu’elle allait beaucoup plus vite. »
« Il y a quelque chose à apprendre. Je crois qu’il y a toujours quelque chose à apprendre. »
« Est-ce l’expérience audio-visuelle qui la rend attrayante ? Mais ensuite, j’ai vu les images sans le son et ça avait quand même l’air bien. Alors pourquoi ? Je pense que nous devons analyser cela. »