Une page de l’histoire de Williams et de la F1 s’est tournée ces dernières semaines, avec la vente de l’équipe à Dorilton Capital, et le départ (voulu ou non…) de la famille Williams de l’équipe. Claire et Franck n’ont ainsi plus aucune responsabilité dans l’écurie qui continue de porter leurs noms.
Dans une interview au Telegraph, Claire Williams est revenue sur ce sentiment très étrange : n’être plus chez soi chez Williams F1…
« Je viens ici depuis 20 ans. J’arrive en voiture et je vois le panneau Williams, les drapeaux, le rond-point. J’ai toujours eu l’impression d’être dans un endroit très sûr, comme chez moi. En partant d’ici, j’ai l’impression de ne pas pouvoir aller dans une autre maison. C’est toute une gamme d’émotions. »
Pour autant, Claire était arrivée au bout de ses capacités physiques, assure-t-elle. Si Dorilton Capital lui avait proposé de rester (dit-elle), elle ne s’en sentait plus capable...
« Je suis vraiment arrivée au bout. J’ai eu mon tour. Je n’ai plus d’énergie. Les nouveaux propriétaires méritent quelqu’un qui puisse leur donner tout ce qu’ils ont. Ce n’est pas moi. »
« Tout le monde sait à quel point je suis émotionnellement liée à cette équipe. Je le fais à cause de mon père et de ma famille. J’ai accepté ce rôle parce que je voulais protéger l’héritage de mes parents et ce qu’ils avaient créé. Je ne pensais pas pouvoir m’investir autant, en le faisant pour quelqu’un d’autre. »
« Je n’ai jamais considéré que c’était un fardeau de diriger cette équipe. Cela a toujours été un énorme privilège. »
Quand est-ce que Claire Williams a compris que la vente de l’équipe serait inéluctable ? Avec la perte de Rokit, l’ancien sponsor-titre ? Sans crise du coronavirus, la vente aurait-elle pu être évitée ?
« Nous avions épuisé toutes les possibilités qui s’offraient à nous. Je pensais, en arrivant cette année, que nous avions pris un virage. Nous avions de nouveaux partenaires en titre, qui promettaient beaucoup. Puis cela s’est effondré, et le coronavirus a frappé. C’était la fin de la partie. Il n’y avait pas de retour possible. Si ces deux choses ne s’étaient pas produites, nous aurions été sauvés. »
« Nous l’avons vu assez tôt, si je suis honnête, en considérant les types d’organisations qui voudraient investir dans quelque chose comme ça. »
« Quand les sponsors se sont effondrés et que le coronavirus a frappé, la partie était terminée. Il n’y a pas eu de retour possible. Ils [Dorilton] vont vouloir un contrôle total. C’était la conclusion inévitable. »