Depuis le départ de BMW, Williams n’a plus été une équipe d’usine, ce qui se ressent (hormis la période 2014-2016) sur les résultats de l’équipe de Grove.
Or la nouvelle réglementation moteur pourrait attirer de nouveaux constructeurs en F1, dont le groupe Volkswagen. Justement, Jost Capito, nouveau PDG de Williams, a été à la tête de Volkswagen Motorsport de 2011 à 2016, ce qui pourrait donner des idées, encore lointaines, bien sûr… Avec Dorilton Capital, l’équipe aussi dispose de nouveaux moyens financiers.
Williams doit-elle donc se satisfaire de son statut d’équipe indépendante, qui semble la contraindre à un statut d’équipe B de Mercedes (Williams a justement annoncé reprendre plus d’éléments de Mercedes à partir de l’an prochain) ? Ou doit-elle viser un statut d’équipe d’usine pour revenir au sommet, le but à long terme de Dorilton ?
Pour Jost Capito justement, la priorité n’est pas de courtiser un manufacturier ; elle est de redresser l’équipe dans horizon de plus court terme. Le reste en découlera naturellement… Du reste Williams, à peine rachetée, entend bien conserver son indépendance.
« Notre objectif n’est pas de nous améliorer pour être le premier choix d’un constructeur qui arrive, je pense que cela vient tout seul. Si nous pouvons améliorer nos résultats, nous serons plus attractifs pour les constructeurs. »
« Mais notre objectif clair est de rester une équipe indépendante, et de ne pas être acheté par une autre équipe, ou par un constructeur, parce que nous voyons notre avenir dans le sport. »
« Williams a toujours été indépendante. Pour nous, une ’équipe B’ est une équipe qui n’a pas de propriété intellectuelle indépendante, où elle tire sa propriété intellectuelle d’un manufacturier ou d’une autre équipe. »
Capito vise ici clairement Haas, qui reprend des pièces de Ferrari, voire Aston Martin F1, qui a réutilisé voire copié bien des éléments de Mercedes.
Mais ce refus d’être racheté par un grand constructeur ne condamne-t-il pas Williams à être l’équipe B de Mercedes ?
« Sur cette définition, nous ne voulons pas être une "équipe B", nous voulons être "l’équipe A". Parce que la course est notre activité principale et doit rester notre activité principale, indépendamment d’un constructeur qui décide d’en être ou non. Cela remettrait en cause notre existence. »
Pour autant Capito n’écarte pas d’un revers de la main l’hypothèse de redevenir une équipe d’usine - mais plus tard.
« Il est trop tôt pour faire ça, si vous avez le moteur de l’équipe qui gagne le championnat, vous pouvez toujours arriver deuxième. Et c’est un long chemin pour nous. Nous pouvons faire beaucoup mieux avec le moteur Mercedes que ce que nous faisons maintenant, et c’est ce sur quoi nous nous concentrons. On ne se dit pas : "OK, on peut être deuxième, mais qu’est-ce qu’il nous reste à faire pour gagner le championnat ?" »
« Vous pouvez monter de deux ou trois échelons avant de devoir prendre une décision ou de réfléchir sérieusement à ce sujet. »
« C’est encore la question de la définition, qu’est-ce qui est totalement indépendant ? Vous avez besoin d’un moteur de quelque part. »
« Nous avons une bonne relation avec Mercedes et nous avons un contrat qui va encore quelques années. Nous respectons ce contrat parce que nous sommes très heureux de cette relation. »
Red Bull montre aussi l’exemple : Milton Keynes a repris le programme moteur de Honda, pour devenir sa propre équipe d’usine... Ce qui semble laisser sceptique Capito.
« Je ne vois pas à l’avenir les équipes faire leur propre moteur, donc vous avez toujours besoin d’un moteur, et ensuite vous pouvez discuter si la boîte de vitesse fait partie de cela… Pour l’instant, c’est de la très haute technologie et les moteurs et les boîtes de vitesses sont des éléments essentiels. »
« Mais nous considérons toujours pouvoir être indépendants avec cela. L’indépendance, c’est quand vous pouvez choisir les partenaires avec lesquels vous voulez travailler. »