Cette année et contrairement aux saisons précédentes, les essais hivernaux ont eu lieu à Bahreïn et non à Barcelone. Pour des raisons logistiques, sanitaires et financières, il a été en effet préféré d’enchaîner directement le premier Grand Prix après les essais hivernaux, sur le même circuit.
Ce qui était une « exception coronavirus » est-il amené à devenir la règle à l’avenir ? Les voix s’élèvent en ce sens, pour menacer le statut du circuit catalan dans le programme F1.
L’offensive a été lancée par Mercedes, et plus particulièrement par Andrew Shovlin, ingénieur de course en chef, qui a expliqué pourquoi il préférait Bahreïn à Barcelone.
« Bahreïn est dur pour les pneus arrière, donc c’est bien pour travailler sur la dégradation. »
« Barcelone en hiver a vraiment détruit le pneu avant-gauche, dans ces conditions plus fraîches c’est très dur pour ces pneus, donc vous n’avez pas à gérer cela à Bahreïn. »
« Je pense que l’un des autres points pertinents est que Bahreïn est la première course, donc nous testons sur le circuit sur lequel nous allons courir 10 jours plus tard, alors que Barcelone, eh bien, c’est quelques mois plus tard. C’est une préparation utile. C’est bien de ne pas avoir à s’inquiéter de savoir s’il va pleuvoir ou pas, ce qui a tendance à perturber un peu vos plans. »
« C’est bien d’y aller, c’est un peu venteux, mais j’aimerais bien y retourner l’année prochaine pour les essais. »
James Vowles, le directeur de la stratégie, abonde dans le sens de son collègue. Quand on lui demande si tester à Bahreïn est vraiment différent de tester à Barcelone, il répond...
« Réponse courte : Oui. »
« En général, en hiver, il fait assez froid à Barcelone le matin. Nous y sommes déjà allés et nous avons eu des températures inférieures à zéro et la piste dépasse parfois les 20 degrés pendant la journée, mais ce sont des chiffres faibles par rapport à d’habitude. »
« Le tracé est fondamentalement différent, mais à Bahreïn, il est évident que vous avez des conditions incroyablement chaudes, probablement du côté le plus chaud de ce que vous verriez dans la saison, et vous passez à la nuit aussi. »
Bahreïn permettrait aussi de préserver le suspense, car il serait plus facile pour une équipe de cacher son jeu, poursuit Vowles. Et si c’était ce que Mercedes à fait aux essais hivernaux ?
« D’un point de vue stratégique, la dégradation est un peu plus élevée à Bahreïn et cela signifie simplement que lorsque vous essayez de comparer deux voitures dans des situations différentes, ou même avec juste un tour de pneu de différence entre elles, il y a un décalage dans la performance. »
« Bahreïn a aussi beaucoup plus de lignes droites, donc un peu plus de différence de puissance en termes de vitesse et de temps au tour si les équipes montent et descendent dans les modes. »
« Je pense que c’est un peu plus difficile de suivre [les chronos] à Bahreïn. »