Récemment, les pilotes de F1 confiaient leur désir de revoir des moteurs bien plus bruyants qu’aujourd’hui en 2026, pour la prochaine réglementation F1. Ce ne sera pas chose aisée puisque la part de l’électrique devrait augmenter dans le sport.
Une autre idée pourrait séduire, bien qu’elle soit plutôt irréaliste compte tenu de l’évolution du secteur automobile, comme des besoins des manufacturiers : mais les patrons ne rêveraient-ils pas d’un retour aux V10 ou V12, et leurs décibels séducteurs ?
C’est bien le désir, pas même secret, de Christian Horner, le patron de Red Bull. Qui émet une idée : et pourquoi pas les faire rouler avec du carburant durable, pour l’aspect écologique ?
« Ecoutez, en tant que fan, je n’aimerais rien de plus que de voir un moteur V10 ou V12 fonctionner avec un carburant entièrement durable, vous savez, pour le son et l’émotion, etc. »
« Mais je pense, une fois encore, que nous avons de nombreux constructeurs impliqués dans la Formule 1, pour lesquels l’électrification de leurs gammes est importante. C’est pourquoi les batteries lithium-ion ont été introduites dans les voitures de Formule 1. Avec la technologie des cellules, la Formule 1 est aujourd’hui à l’avant-garde. »
« Mais avec les progrès réalisés dans le domaine des carburants durables, le moteur à combustion semble avoir retrouvé une nouvelle vie et une nouvelle pertinence. C’est donc peut-être quelque chose que la Formule 1 devrait envisager à plus long terme, parce qu’il faut trouver l’équilibre entre divertissement et attractivité. Si la Formule 1 n’était pas attrayante, les constructeurs qui l’ont récemment rejointe ou qui y sont revenus, comme Ford ou Audi, ne l’auraient jamais rejointe. Ils disposaient d’une formule électrique dans laquelle ils auraient tous pu concourir. »
« Ces constructeurs veulent participer à la Formule 1 en raison de sa portée, de l’audience mondiale qui ne cesse de croître, en particulier sur les nouveaux marchés et les marchés clés. Il s’agit donc de trouver un équilibre entre le divertissement - et le sport doit être divertissant - et la technologie, sans que l’un ne prenne le pas sur l’autre. »
Alessandro Alunni Bravi, le représentant de l’équipe Alfa Romeo, est impliqué de près dans les discussions avec Audi, qui reviendra avec Sauber en 2026. Et Audi n’est pas revenue en F1 pour avoir des V10 ou V12 à l’image peu écologique ou sobre...
« Comme l’a dit Christian, bien sûr, la Formule 1 a été et est toujours le banc d’essai le plus important pour les constructeurs automobiles afin de développer de nouvelles technologies. Et nous ne pouvons pas oublier l’orientation actuelle du secteur automobile, en particulier pour les moteurs, les moteurs hybrides et les moteurs électriques. La Formule 1 doit donc être pertinente et faire partie de ce processus technologique et de ce développement. Nous devons bien sûr disposer de la technologie appropriée pour les constructeurs automobiles. »
« Il est important de préserver l’équilibre de la Formule 1. Il faut respecter notre ADN, mais la Formule 1 ne peut pas être en dehors du monde de l’automobile. Si nous sommes ici et que nous avons un modèle durable à l’avenir, ce sera bien sûr pour nos fans, mais aussi parce que les constructeurs automobiles ont décidé de revenir et d’investir dans la Formule 1, et nous devons leur fournir l’outil adéquat pour développer la technologie pour les voitures de route. »
Günther Steiner pense également que le retour aux V12 serait aussi séduisant qu’anachronique.
« Oui, nous pouvons être nostalgiques des V10 et V12, et la plupart des gens qui ont grandi dans le sport automobile les aiment, mais le monde a évolué, tout comme la Formule 1, et nous devons rester à la pointe de la technologie. Et comme l’ont dit Christian et Alessandro, la technologie actuelle est l’électrification, mais pas seulement, comme l’a dit Christian, il s’agit de savoir si nous pouvons maintenir le moteur à combustion en vie avec des carburants durables, sans émissions. »
« Et, en fait, la F1 joue un rôle important dans ce domaine pour l’avenir. Car ce qui fait la force de la F1, c’est le développement. De toute évidence, nous disposons de fonds importants pour le faire et tout le monde s’y met, parce que nous nous efforçons d’être compétitifs en course. Nous ne le faisons pas seulement pour faire quelque chose. Nous devons être compétitifs. »
« La F1 est encore le meilleur endroit pour un constructeur automobile, afin de pousser ses technologies. Et peut-être que le moteur à combustion, comme on l’a déjà dit ici, fait son retour, un peu différemment et pas sous la forme d’un V10 ou d’un V12 comme nous l’aurions souhaité. Mais il est toujours là, vous savez. C’est donc une très bonne chose, car cela nous permet de rester intéressants, mais aussi de développer une technologie qui soit bonne pour les voitures dans le monde entier. »
Tost veut revoir les V12 Matra des années 70
Franz Tost est lui encore plus nostalgique que ses collègues ! Mais il se veut aussi réaliste...
« Personnellement, j’aimerais retrouver le son du V12 Matra des années 70, si vous vous en souvenez. C’était fantastique. Mais malheureusement, ce n’est pas à l’ordre du jour, parce que l’industrie automobile prend une autre direction. Et ils doivent prendre cette autre direction parce qu’ils doivent vendre leurs voitures. »
« La Formule 1 est l’apogée du sport automobile. C’est le miroir de la technologie et, par conséquent, la voie que nous suivons aujourd’hui avec cette unité de puissance, avec les systèmes de récupération d’énergie, est correcte pour la durabilité et pour l’acceptation de notre sport. »