Lewis Hamilton s’attendait-il à finir sur le podium du Grand Prix du Mexique et qui plus est à la 2e place, avec un excellent rythme ?
Visiblement pas : comme il le confiait lui-même après la course, le pilote Mercedes F1 était parmi les premiers surpris de son rythme général affiché à Mexico, supérieur d’ailleurs à celui de son coéquipier George Russell.
« Oui, c’est un très bon jour ! Je ne m’attendais pas à être ici avec ces gars-là, sur le podium. Le début du week-end a été difficile, mais je me suis contenté de rester concentré sur le début de la course, puis j’ai vraiment essayé de gérer les pneus, de maximiser les performances et de progresser. Et quand j’ai remarqué que j’avais le rythme pour dépasser Carlos, on a vu que l’undercut fonctionnait vraiment bien. Je pense donc que l’équipe a fait du bon travail en matière de stratégie. »
Mercedes a pris pourtant des risques avec la stratégie, en mettant à Lewis Hamilton des mediums pour le dernier relais, après la voiture de sécurité. Lewis Hamilton lui-même doutait de cette stratégie : comment allait-il faire durer les médiums presque une moitié de course ?
« Le drapeau rouge a probablement joué en notre faveur, on a pu monter le pneu le plus frais à la fin. Mais je ne savais pas si le médium allait durer aussi longtemps. J’essayais de voir si je pouvais réduire l’écart avec Max, mais il a vite creusé l’écart et je n’ai pu qu’égaler ses temps. Mais c’est un très bon résultat pour l’équipe, je suis vraiment fier de tout le monde. »
« Le moment crucial est quand on a pu gagner une position au départ. Et ensuite on a juste trouvé le bon équilibre sur les réglages, juste pris les bonnes décisions en termes de quand pousser, quand essayer de dépasser et quand ne pas le faire. »
« La gestion des pneus était vraiment la clé. S’arrêter tôt pour dépasser la Ferrari était aussi clé. Normalement, ici, il est difficile de savoir si l’undercut marche plus que l’overcut, mais l’undercut était vraiment très fort. C’était donc leur chance, chez Ferrari, ils auraient dû s’arrêter avant nous ou juste après nous. Et puis après, il y a eu l’opportunité de la voiture de sécurité. Évidemment, nous nous sommes arrêtés plus tôt, donc je ne savais pas combien de temps je pourrais utiliser ce pneu dur jusqu’à la fin. J’étais un peu inquiet. Mais quand le drapeau rouge est sorti, je me suis dit que j’allais pouvoir respirer un peu. »
Comment expliquer plus généralement, que la Mercedes soit meilleure en rythme de course qu’en qualifications ?
« La voiture est très sensible en qualifications avec un carburant léger. Mais quand vous mettez plus de carburant, la voiture se comporte mieux. C’est juste agréable à conduire - et on a trouvé une configuration de réglages vraiment agréable ce week-end, et en particulier pour la course. Et puis, à part ça, on a juste eu une très bonne gestion des pneus. »
Lewis Hamilton a même signé le meilleur tour en médiums ! Il avait donc du capital pneus en réserve et aurait pu pousser davantage dans son relais, non ?
« Oui, c’est sûr. J’aurais pu pousser un peu plus fort, mais j’ai essayé à un moment donné de voir ce que ça donnait mais… je devais être prudent, juste prudent parce que de toute évidence mes pneus... si je les avais vraiment poussés pendant les 10 derniers tours, ils auraient probablement perdu en performance, et qui sait, peut-être que Charles m’aurait rattrapé. J’ai donc dû faire preuve de prudence. »
Objectif victoire à Interlagos et 2e place au championnat ?
L’an dernier, Mercedes l’avait emporté à Interlagos grâce à George Russell. Le Brésil est généralement une piste qui convient bien à Mercedes. Alors, au vu de ce rythme à Mexico, Lewis Hamilton vise-t-il la victoire ce dimanche ?
« Il est certain que cela nous donne beaucoup de confiance. Mais on en est même point que l’an dernier. Je veux dire que l’année dernière, à la même époque, nous étions à trois dixièmes de Max en qualifications. Nous ne faisons donc que reproduire ce que nous avons fait l’année dernière. Nous devons donc procéder à des changements importants pour l’année prochaine. Parce qu’évidemment, à Bahreïn en début d’année, Red Bull était au moins 1,5 seconde par tour plus rapide que nous. La clé est donc de s’assurer que ce ne sera pas le cas à Bahreïn l’an prochain, mais je pense qu’avec un peu de chance, les deux prochaines courses seront serrées. Mais je parierais probablement sur le fait qu’il (Max Verstappen) atteindra 18, 19, victoires avec cette voiture (contre 16 pour le moment). »
Lewis Hamilton est aussi revenu à 20 points seulement de Sergio Pérez : son objectif est-il bien de terminer vice-champion et d’éviter un doublé Red Bull ?
« Cela dépend surtout des week-ends de Checo. Ils ont la voiture pour gagner le championnat. Il a juste été malchanceux, dans certains scénarios. De toute évidence, j’ai perdu pas mal de points lors des deux dernières courses, mais il a perdu des points au Mexique. C’est donc une question d’équilibre. »
« Avant ce week-end, après avoir perdu des points la semaine dernière à Austin, je ne pensais pas être vraiment à portée de tir de Checo, mais après, oui, nous allons donner le meilleur de nous-mêmes. Honnêtement, que je sois deuxième ou troisième ne changera pas grand-chose à ma vie. Il est plus important que l’équipe soit deuxième au classement des constructeurs et c’est ce sur quoi je me concentre. Si nous sommes deuxièmes chez les pilotes, ce sera un bonus. »
« Après une course difficile au Qatar, faire une bonne course à Austin vous aide vraiment à avancer vers la course suivante. Cela nous place donc en bonne position pour le Brésil. »