Le règlement 2026 est déjà présent dans les esprits des équipes de F1.
C’est ainsi que Red Bull, par les voix de Christian Horner et de Max Verstappen, a lourdement critiqué ce nouveau règlement, par crainte que l’augmentation de la puissance électrique ne force les F1 à rétrograder en pleines lignes droites.
Pour le moment, seule Red Bull semble vraiment opposée à ce nouveau règlement. Et les autres équipes ?
Mike Krack, par exemple, chez Aston Martin F1, doit non seulement superviser l’évolution du règlement châssis, mais aussi moteur. Puisque l’équipe verte fera équipe avec Honda à partir de 2026.
Mike Krack soutient-il donc la volonté de Red Bull de réduire la part de l’électrique dans la nouvelle unité de puissance, de 50 à 45 % environ ?
« Oui, il est intéressant que ces commentaires arrivent maintenant. Les groupes de travail planchent déjà sur le sujet depuis un certain temps, plus d’un an, et nous y travaillons. Nous devons être prudents. Certains des règlements que nous avons en 2026 ont été déterminants pour que des manufacturiers reviennent en F1, Honda de notre côté… ou pour que d’autres se joignent à nous »
Mike Krack fait ici référence bien sûr à Audi. Et il enchaîne en s’opposant à la position de Christian Horner et de Red Bull.
« Nous ne pouvons donc diluer les règlements maintenant, simplement parce que nous les réexaminerons un peu plus tard. Donc, dans l’ensemble, il est important que nous travaillions ensemble en tant qu’équipes avec la FIA, avec la F1, pour trouver la meilleure solution possible pour avoir ces nouveaux règlements, avec une répartition plus égale entre les différentes énergies. »
« Le temps nous le dira. Des groupes de travail sont en cours, il y en a eu un jeudi si j’ai bien compris, donc je suis assez confiant dans le fait que nous trouverons un produit adéquat. »
Zak Brown, le PDG de McLaren Racing, est moins inquiet sur la partie moteur puisque McLaren poursuivra avec Mercedes. Et il est moins inquiet aussi sur les risques posés par le nouveau règlement.
« Oui, en fin de compte, je ne suis pas inquiet parce que tout le monde en Formule 1 est extrêmement intelligent et que, quelle que soit la réglementation finale, ils trouveront une solution. Nous avons un excellent partenaire en la personne de Mercedes Benz, qui a une histoire fantastique dans ce sport, et qui nous tient donc au courant. »
« Il est évident que nous avons intérêt à nous assurer que les règlements soient adaptés aux objectifs, mais je ne doute pas qu’ils le seront, non seulement en ce qui concerne l’unité de puissance, mais aussi le châssis, et il y a encore du travail en cours. »
James Vowles, le patron de Williams, valide aussi la direction générale du nouveau règlement F1.
« Il y a une discussion active, comme Mike l’a dit, on en parle continuellement. Et nous parviendrons à une solution. La direction à prendre est très claire : passer à des carburants durables. Il ne nous reste plus qu’à mettre en place un ensemble qui soit bon pour le spectacle, mais la direction à suivre est celle d’un travail en commun. »
Le retour à un championnat dicté par le moteur ?
Christian Horner soulève une autre crainte : que le championnat à partir de 2026, devienne un championnat de moteurs. C’est-à-dire que comme en 2014 avec Mercedes, l’équipe qui aura la bonne unité de puissance aura une large avance sur les autres, au détriment du spectacle...
Cela inquiète-t-il James Vowles ?
« Dans tout changement de réglementation de l’unité de puissance, on peut gagner ou perdre à cause de cela. Mercedes a fait du très bon travail en 2014, c’est un exemple. Probablement que si vous regardez les années précédentes, il y a eu des motoristes qui étaient légèrement au-dessus, mais cela s’est réglé assez rapidement par la suite, car la F1, sur le plan de la performance, est redevenue uniforme. »
« Nous avons d’excellentes relations avec Mercedes, une longue histoire derrière elle et ils sont forts dans le sport depuis 20 ans. Mon point de vue est que, quel que soit votre partenaire, vous forgerez votre alliance et elle se stabilisera très rapidement dans une position très raisonnable. »
« Et il serait faux de dire que le châssis n’a pas encore un grand impact, parce que je continue à penser que dans les règlements, aussi bruts qu’ils soient actuellement, il y a beaucoup de possibilités de faire mieux ou moins bien que ses concurrents. »
Zak Brown, le PDG de McLaren Racing, a enfin confiance dans les capacités de Mercedes à fournir une bonne unité de puissance 2026. Et si McLaren avait fait le bon choix, celui de la stabilité ?
« Nous avons un excellent partenariat avec Mercedes, il est donc difficile d’imaginer qu’ils ne fassent pas ce qu’il faut, quel que soit le résultat final. Et c’est toujours une combinaison, n’est-ce pas, de pilote, de châssis et d’unité de puissance pour produire une voiture compétitive. Je ne pense donc pas que ce sera différent, qu’il s’agisse de cette réglementation, de la prochaine ou de celle d’après. »
Horner répond à ses rivaux
Christian Horner a de nouveau tenu à répondre à ses rivaux et n’a pas tardé à se moquer des suggestions selon lesquelles les préparatifs de Red Bull pour le moteur 2026 ne sont pas les bons.
« Je sais qu’il y a beaucoup d’alarmistes qui circulent, des histoires selon lesquelles Red Bull aurait du mal avec le projet de moteur et serait dans la merde. Mais pour être honnête, je pense que nous sommes dans une bonne position pour le moment. »
« Le temps le dira, bien sûr. »
« Tout ce que je peux dire, c’est qu’il nous reste encore 30 mois, donc deux ans et demi, avant que notre moteur ne tourne vraiment dans les voitures. »