Mattia Binotto va-t-il bientôt demander des conseils à Inoxtag, un célèbre Youtubeur ? En effet, le nouveau directeur d’Audi F1 se retrouve face à un projet titanesque : faire de la pire actuelle (Stake) une des meilleures à terme.
Pour lui, ce défi ressemble ainsi à l’ascension de la plus haute montagne du monde…
« Ce n’est pas seulement gravir une grande montagne, c’est gravir l’Everest. Cela prendra plusieurs années », affirme Mattia Binotto.
Le but fixé par Mattia Binotto demeure néanmoins ambitieux. « Notre objectif est d’être capables de nous battre pour les championnats d’ici la fin de la décennie. »
Binotto sait que Stake part de loin, car il peut comparer l’équipe suisse à Ferrari qu’il a dirigée pendant plusieurs années.
« Quand vous êtes ici et que vous commencez à examiner les détails, plus vous regardez, plus vous réalisez où vous en êtes et quelles sont les principales différences par rapport à ce que je connaissais auparavant chez Ferrari. »
« Il est certain que l’écart et les différences sont nombreux, et cet écart est grand. »
« Il est grand en termes de dimensions, en termes de nombre de personnes, en termes de mentalité, d’outils, d’installations. Peu importe où vous regardez, c’est vraiment comparer une petite équipe à une équipe de haut niveau. »
Pour ne rien arranger, ces derniers mois, le projet Audi semblait très incertain en raison de divergences supposées tout en haut du management dans le groupe Volkswagen.
Des rumeurs que Mattia Binotto balaie. « Nous pouvons clairement affirmer qu’il n’y a aucun risque de retrait. Le programme F1 s’intègre parfaitement dans la marque Audi et sa vision. »
« Nous sommes en F1 jusqu’à ce que nous gagnions et après. C’est un engagement à long terme. Nous avons rejoint la F1 pour y rester. »
« Nous avons l’intention de devenir une équipe gagnante, d’établir la référence et de rester ensuite. Il ne s’agit pas de rejoindre et de partir. La F1 est le sommet du sport automobile, et c’est formidable qu’Audi en fasse enfin partie, ils sont simplement déterminés à rester. »
Binotto devra également gérer un défi humain : sa cohabitation avec le directeur d’écurie Jonathan Wheatley, l’ancien de Red Bull. Wheatley se chargera surtout d’être présent sur les Grands Prix, tandis que Binotto sera plus dans la stratégie de groupe, aux usines en Suisse et en Allemagne.
« La collaboration sera certainement fructueuse », dit Binotto.
« Je ne pense pas qu’il y ait de redondances avec Jonathan, je ne prévois aucun problème. Au contraire, je pense qu’avoir un expert incroyable comme lui pour la course, et moi-même à l’usine, rendra l’équipe plus forte. »
Redresser Stake : mission impossible ?
Ce qui est certain c’est que Mattia Binotto part de loin, de très loin…Comment expliquer que Stake soit aujourd’hui si loin du compte ? Pourquoi ne compte-t-elle pas au moins quelques points, comme Alpine F1 ou Williams F1 ?
« Lorsque Audi a acheté des parts et a prévu de devenir le propriétaire à part entière à l’avenir, certains plans stratégiques ont été discutés et établis en interne, mais ils n’ont pas encore été exécutés. Sauber est donc restée dans une sorte de limbes pendant un certain temps. »
« Deuxièmement, une partie de l’énergie et de l’attention a certainement été dirigée vers 2026, pour s’assurer qu’Audi soit prête à démarrer en 2026, ce qui a pris de l’énergie sur le développement normal pour 2024 et 2025. »
Pour le court terme, « le seul objectif réaliste que nous pouvons nous fixer pour l’instant est d’améliorer l’équipe année après année » admet Mattia Binotto.