À première vue, la nouvelle du retour de Flavio Briatore chez Alpine F1 a tout d’un camouflet pour Bruno Famin.
Pourquoi venir affaiblir la position (déjà fragile) du directeur d’écurie français ? Même si Briatore n’est que le « conseiller spécial », l’autorité de Famin en sera indubitablement percutée, tant on connaît le passif et le charisme de l’Italien.
D’ailleurs le choix n’a pas été laissé à Famin. Le communiqué de Renault, comme nous l’avons analysé (voir notre article), rappelle bien que c’est Luca de Meo qui a pris cette décision. Sans passer directement par Famin - alors même que cette décision engage l’avenir d’Alpine F1, l’avenir du projet moteur pour 2026 surtout.
Pour autant, Bruno Famin n’a pas le choix et a tenté de faire bonne figure dans le paddock de Barcelone.
Pour lui, l’arrivée de Briatore est une bonne nouvelle – mais Alpine F1 en avait-elle besoin ?
« Flavio apportera son expérience, c’est certain. Il a 40 ans d’expérience en Formule 1. Il sait comment gérer une équipe gagnante. Il a un très bon palmarès et un grand nombre de titres mondiaux. Et il apportera cette expérience, cet esprit combatif à l’équipe. »
Comment va s’articuler la relation de travail entre Briatore et Famin ? Comment ne pas se faire concurrence ?
« Il va conseiller l’équipe. Nous travaillerons ensemble. Bien sûr, il est le conseiller du groupe, du PDG. Mais il va conseiller l’équipe et nous allons travailler et discuter en permanence ensemble, c’est certain » poursuit Famin, sans que le flou ne soit vraiment dissipé.
Famin relativise ensuite l’arrivée de Briatore, en soulignant que David Sanchez a aussi récemment renforcé l’équipe, même si c’est pour un rôle très différent.
« Nous voulons renforcer l’équipe. Nous sommes très heureux d’avoir David Sanchez [qui a rejoint McLaren en mai] comme directeur technique. »
« C’était une très bonne opportunité. Nous avons su la saisir très rapidement et c’est la même chose pour Flavio. »
« Je pense que l’objectif est d’améliorer l’équipe le plus rapidement possible. Avec les connaissances, le réseau, l’influence de Flavio avec nous. C’est un atout et nous utilisons tous les atouts disponibles - et nous continuerons à chercher de nouveaux atouts pour rendre l’équipe plus forte. »
Famin refuse de parler du Crashgate
Bien sûr, le retour de Briatore peut être perçu comme une faute morale de la part de Renault. Briatore, c’est l’homme des trois titres constructeurs, mais c’est aussi l’homme du Crashgate.
Comment parler d’éthique et de valeurs après cela ? Famin a voulu botter en touche.
« J’ai déjà répondu à des questions sur le passé et cela ne me dérange pas vraiment. Je regarde toujours vers l’avenir et j’essaie de faire en sorte que notre équipe s’améliore. Ce que je vois dans le fait d’avoir Flavio comme conseiller de l’équipe, c’est l’opportunité d’avoir son expérience et de nous aider. Il a beaucoup d’expérience, il a une connaissance de très haut niveau de la Formule 1, il connaît beaucoup de gens et je suis sûr qu’il nous aidera à développer l’équipe plus vite et mieux, c’est tout. »
« Je ne me préoccupe pas vraiment du passé, je regarde toujours vers l’avenir, en essayant de faire ce que nous pouvons pour améliorer notre équipe. »
« Je pense qu’il y a un objectif très clair d’améliorer la compétitivité de l’équipe dès que possible et aussi vite que possible. »