En début d’épreuve à Singapour, Charles Leclerc, en tête de course, a délibérément adopté un rythme processionnaire, afin d’éviter aux Mercedes et aux Red Bull derrière lui de se trouver dans la bonne fenêtre d’arrêts aux stands (les Mercedes et les Red Bull seraient alors ressorties en plein peloton, au lieu d’avoir piste libre comme de coutume).
Cette stratégie a été payante pour Ferrari, qui a ainsi pu économiser ses pneus… mais pas pour Charles Leclerc, qui a été surpris par l’undercut de Sebastian Vettel.
Une solution pour Charles Leclerc aurait été d’accélérer plus tôt le rythme en tête de course, afin de créer un écart de sécurité sur son coéquipier. Mais comme il l’a admis après la course, le Monégasque n’y a pas songé, tant il ne s’attendait pas à l’undercut de Vettel.
Lewis Hamilton, de son côté, considère aussi que Charles Leclerc aurait dû accélérer le rythme, et qu’il a été piégé en voulant piéger les autres.
« Je ne sais vraiment pas pourquoi il pilotait aussi lentement. Aujourd’hui, vous pourriez dire qu’il avait probablement étudié ma course de l’an dernier, et qu’il avait conduit bien loin du rythme possible, avant d’accélérer le rythme et de creuser un écart. Mais il n’a jamais fini par créer cet écart, il a juste bouchonné tout le monde. »
Pourquoi Charles Leclerc n’a-t-il pas été prévenu de la possibilité de l’undercut de Sebastian Vettel ? Et pourquoi est-ce Sebastian Vettel que Ferrari a arrêté en premier, lui donnant un avantage décisif ? Lewis Hamilton émet une hypothèse : Ferrari voulait peut-être délibérément favoriser l’Allemand ! De tels commentaires risquent d’alimenter les polémiques en Italie…
« Que cela ait été prémédité ou non par l’équipe, c’est bien comme cela que la course aurait pu fonctionner pour eux : arrêter une voiture plus tôt… Peut-être qu’ils savaient, peut-être que c’était prémédité. Si c’est le cas, alors ils ont fait un travail formidable dans l’exécution. »
« Ou bien ils l’ont juste laissé tomber autrement… Bien sûr, Charles a perdu sa position. Mais il n’avait pas un rythme formidable durant le premier relais. Je m’attendais à ce qu’il augmente le rythme, qu’il aille plus vite. »
« Je pouvais suivre son rythme. Mais à la sortie du dernier virage, une fois dans la ligne droite d’arrivée, même si j’étais dans la zone DRS, il creusait un écart sur moi. »