Mattia Binotto est revenu sur le déroulement du Grand Prix de Monaco, dont la météo a été fatale pour la victoire de Ferrari alors que la Scuderia disposait de la voiture la plus rapide sur le sec et que Charles Leclerc pouvait enfin viser une victoire chez lui dans la Principauté.
Le directeur de l’équipe commence par nous confier que sa protestation d’hier soir contre les Red Bull ne visait en rien l’équipe mais les consignes contradictoires de la FIA concernant les les lignes à ne pas franchir en sortie des stands.
La FIA s’en est sorti par une pirouette (et encore une fois pas grandie par cette histoire) en déclarant que le règlement prime sur les notes du directeur de course !
"Nous avons déposé les protestations parce que nous pensons qu’il est juste d’obtenir des éclaircissements. L’intention de la protestation n’était vraiment pas contre Red Bull elle-même, mais le but est principalement une recherche de clarification sur un sujet qui est très important pour nous."
"Et c’est un fait que les deux pilotes Red Bull ont roulé sur la ligne jaune en sortant de la voie des stands. Dans le passé, cela était toujours sanctionné par une pénalité de cinq secondes."
Des arrêts trop tardifs
Ces pénalités auraient pu aider Ferrari à gagner, au moins sur tapis vert, mais il n’en reste pas moins que des erreurs ont été commises par la Scuderia au niveau de la stratégie pneumatique. Après le debriefing avec ses pilotes, Binotto se confie sur le sujet.
"Tout d’abord, nous devons admettre que si vous menez la course et que vous terminez en quatrième position, nous avons peut-être fait quelque chose de mal. Donc, nous avons certainement fait des erreurs dans nos jugements et nous avons fait des erreurs dans nos décisions stratégiques."
"La première erreur a été de sous-estimer le rythme du pneu intermédiaire et l’écart que nous avions avec les autres voitures en termes de position sur la piste. C’est quelque chose que nous devons examiner."
"Nous avons eu notre briefing avec les pilotes, nous l’avons parcouru, nous avons eu des discussions, essayé de comprendre, mais croyez-moi, c’est assez compliqué. Ce n’est pas évident mais nous avons certainement fait une erreur."
"Nous avons également fait une erreur parce que nous aurions dû appeler nos pilotes plus tôt, au moins un tour plus tôt, ou sinon, nous aurions dû rester dehors et rester sur le mouillé pour protéger la position, puis peut-être passer directement au pneu pour le sec. Cette erreur principale est simple à comprendre. Quel a été le processus qui nous a amenés à cela ? Il faudra plus de temps pour l’examiner et avoir une explication claire."
"Je ne crois pas à la malchance"
Beaucoup diraient que Ferrari a joué de malchance avec les conditions et que cela ne pouvait que profiter à Red Bull, qui devait prendre des risques pour passer.
"Non, je ne crois pas à la chance ou à la malchance dans ce cas-là. Nous avons commis des erreurs de jugement. Nous aurions pu gagner cette course, même avec Carlos."
"Lorsque vous êtes en tête de la course à Monaco, vous devez être en position, sinon de garder la tête, au moins terminer deuxième. Finir quatrième, c’est montrer que nous avons fait quelque chose de mal."
Charles Leclerc a bien montré son mécontentement sur les erreurs commises par Ferrari. Binotto a convenu que des discussions détaillées étaient nécessaires pour mieux comprendre.
"Je pense que les vraies réponses, complètes, nous les aurons un peu plus tard. Évidemment, c’était une situation complexe, prendre la bonne décision n’est jamais simple dans ces conditions séchantes."
"Nous aurons pas mal de réunions dans les prochains jours pour comprendre cela en tant qu’équipe. Donc pour l’instant, nous devons encore discuter un peu plus entre nous et entrer un peu plus dans les détails."