Ferrari a particulièrement souffert de l’altitude à Mexico City au niveau de son moteur, mais son directeur Mattia Binotto ne pense pas qu’il s’agisse de la seule explication à la contre-performance globale du weekend.
La Scuderia affichait déjà toutes ses difficultés dès les qualifications, puisque Carlos Sainz, cinquième, était relégué à plus d’une demi-seconde du poleman Max Verstappen.
Et ce n’était guère mieux en course. A la régulière, l’Espagnol terminait cinquième à près d’une minute du vainqueur, tandis que son coéquipier Charles Leclerc terminait juste derrière lui à plus d’une minute.
En raison de l’altitude du circuit de Mexico, et dans un souci de fiabilité, Ferrari devait trouver les bons compromis avec son moteur, au niveau de son turbo notamment, et a particulièrement souffert de son manque de puissance.
L’équipe italienne était ainsi seulement la neuvième plus rapide du weekend en termes de vitesse de pointe, et si elle réduisait par conséquent ses appuis aérodynamiques au maximum, elle changeait finalement d’avis avant les qualifications.
"Nous utilisions un maximum d’appuis à la fin," explique Binotto. "Nous avions tenté de les réduire durant les EL2, mais nous décidions ensuite de les remettre au maximum. Ce n’est donc pas de cette façon que nous décidions de combler notre déficit."
"Mais c’est vrai que nous avons aussi été affectés par notre turbo. Nous n’avons pas été aussi efficaces qu’espéré là-bas, nous n’avions pas la capacité d’utiliser un maximum de puissance."
Mais selon l’Italien, il ne peut s’agir de la seule explication à ce mauvais résultat.
"Ca a certainement été un weekend difficile. Dès les qualifications, nous étions très loin de la pole position alors que nous sommes normalement très compétitifs dans ce domaine. Et en course, nous avons eu la confirmation que nous n’étions pas à l’aise sur ce circuit."
"Notre performance globale n’a pas été géniale, ça ne fait aucun doute, nous n’étions pas dans le bon rythme en course. Je pense que cela est dû en partie aux compromis que nous avons dû faire sur le moteur, mais ça n’explique pas tout non plus."
"C’est une partie de l’équation mais il y a plus que cela. C’est quelque chose que nous devrons examiner car nous n’avons pas d’explication claire à donner pour le moment."
Ferrari n’a "pas réalisé" qu’elle avait des problèmes le vendredi
La contre-performance de Ferrari au Mexique a surpris jusqu’à la Scuderia elle-même, notamment après un vendredi où la F1-75 semblait être dans de bonnes dispositions.
Mais comme l’explique Binotto, les résultats des premiers essais libres du weekend étaient en fait une illusion, et les qualifications en disaient plus sur le véritable niveau de l’écurie italienne.
"Nous ne nous attendions pas à ce que ce soit aussi difficile. Nous ne l’avions pas réalisé après les EL1. Ce n’est que plus tard dans le weekend que nous avons réalisé que la performance n’était pas géniale. Et le fait d’avoir testé les prototypes de Pirelli pour 2023 en EL2 ne nous a pas aidés à corriger nos faiblesses."
"Je dirais que nous n’avons pas suffisamment bien travaillé et que le circuit ne nous convenait pas. Malgré tout, nous ne nous attendions pas à ça. Nous espérions certainement être bien plus compétitifs, mais ce n’était pas le cas."
Une situation "similaire" à celle de Spa
Ce n’est pas la première fois cette saison que Ferrari passe totalement au travers d’un weekend, puisque cela s’était déjà produit à Spa plus tôt dans la saison.
En Belgique, ni Sainz ni Leclerc ne pouvaient contrer la folle remontée la Max Verstappen, qui s’imposait avec près de trente secondes d’avance sur l’Espagnol, troisième de la course, alors qu’il s’élançait depuis la 14e position sur la grille de départ.
Lors de l’épreuve suivante à Monza, la Scuderia faisait en revanche bien mieux en termes de performance. De quoi espérer que le Mexique a été une nouvelle parenthèse malheureuse et que tout ira bien mieux dans deux semaines au Brésil ? Binotto l’espère.
"Nous étions dans une situation similaire à Spa avec un rythme bien plus mauvais que la normale, nous avions été très lents."
"C’était similaire au Mexique, nous devons donc comprendre et analyser puis tenter de réagir lors des deux courses restantes."