Avec l’arrivée de nouveaux règlements aérodynamiques cette saison, les équipes ont dû partir d’une page blanche pour le design de leur nouvelle F1. Et certaines, sinon toutes, peinent encore à comprendre pourquoi leur monoplace fonctionne sur certains circuits et pas sur d’autres.
Mercedes F1 en est probablement le meilleur exemple : la W13 était en pole position du Grand Prix de Hongrie grâce à George Russell, mais elle était ensuite loin du compte quelques semaines plus tard à Spa sur un tracé très différent.
Et même Ferrari, qui a produit une F1-75 performante sur l’ensemble des circuits, a également reçu son lot de surprises. Jock Clear, l’ingénieur en charge de la performance au sein de la Scuderia, explique pourquoi son équipe a parfois été prise de court par une mauvaise performance où, à l’inverse, par une excellente.
"Si nous avions la réponse à toutes ces questions, alors nous aurions trouvé la solution miracle. C’est très difficile de résoudre ces problèmes."
"Nous voyons certaines équipes trouver de la performance lors d’une course quand d’autres ont tendance à régresser, et c’est un vrai mystère de démêler tout ça. C’est pourquoi nous n’exerçons pas un métier facile, et pourquoi c’est si intrigant pour nous comme pour vous, les médias."
"Honnêtement, nous ne comprenons toujours pas exactement ce qui s’est passé à Spa. Nous avons des idées sur lesquelles nous nous sommes bien évidemment appuyés. Puis nous sommes arrivées à Monza, qui est similaire à Spa pour ce qui est des appuis bien qu’assez différent pour le reste, et nous avions la sensation de comprendre ce qui nous était arrivé en Belgique."
"Il se peut que nous découvrions d’autres choses plus tard dans l’année, nous apprenons constamment. Aucune équipe ne connait tous les détails, nous évoluons dans un sport où tout est relatif à ce que font les autres font et parfois, dans certains domaines, il s’agit presque de deviner la solution."
"Je pense que c’est dû au fait que ces règlements sont tout nouveaux. Il y aura toujours une courbe d’apprentissage avec le développement d’une voiture répondant à de nouvelles règles, et c’est le cas pour tout le monde."
"En début d’année, beaucoup de personnes nous demandaient : ’Pourquoi votre voiture est-elle si rapide si tôt dans l’année ?’ Encore une fois, il s’agit d’un sport relatif. Peut-être que nous étions parvenus à mieux comprendre que d’autres qui cherchaient encore à savoir où en était leur voiture."
"C’est ce qui rend de nouveaux règlements si intéressants. Il y a bien sûr la performance pure de la voiture mais également le fait de la comprendre, et les pilotes doivent eux-mêmes comprendre comment la piloter."
"Avec des pilotes de qualité tels que Max Verstappen, Charles Leclerc ou Carlos Sainz, on s’attend à ce que ça fonctionne d’entrée de jeu. Mais ils sont humains. Ils travaillent sur leur talent tous les jours et ils ont progressé durant l’année. Peut-être qu’ils comprennent mieux désormais."