Autrefois mécanicien chez McLaren F1, Marc Priestley estime qu’un changement de culture est nécessaire chez Ferrari, et ce après en avoir discuté avec des amis ayant travaillé pour la Scuderia par le passé.
Alors que l’équipe italienne n’a plus remporté le moindre titre mondial depuis 2008, elle a retrouvé le devant de la scène cette saison avec une F1-75 très compétitive. En revanche, elle commet de nombreuses erreurs sur le plan humain qui vont probablement lui coûter les championnats du monde au profit de Red Bull.
Les pilotes Charles Leclerc et Carlos Sainz ont eux-mêmes commis des erreurs cette saison, le Monégasque étant par exemple parti à la faute lors du Grand Prix de France alors qu’il menait la course. Mais de mauvais choix stratégiques ont également compromis Ferrari a plusieurs reprises cette année.
Ce weekend en Hongrie, la Scuderia décidait de chausser Leclerc de pneus durs alors que ce composé ne fonctionnait clairement pas pour d’autres équipes. Le Monégasque terminait seulement 6e de la course alors que son rival Max Verstappen, pourtant seulement 10e sur la grille de départ, l’emportait après une belle remontée.
Ces erreurs à répétition ont laissé des traces aux championnats : Leclerc accuse désormais un retard très conséquent de 80 points sur le Néerlandais, tandis que la Scuderia est repoussée à 97 points de Red Bull chez les constructeurs.
Si certains observateurs ont estimé que la trêve estivale arrivait à point nommé pour Ferrari, ce n’est pas le cas de Marc Priestley qui estime que l’équipe italienne a fort à faire pour corriger ses défauts.
"Je vais être honnête : je ne pense pas que la trêve va leur faire du bien dans cette saison particulière," a déclaré Priesley.
"Si vous regardez ce qui s’est produit en Hongrie, ils avaient l’une des voitures les plus rapides tout le weekend et ils étaient plus rapides que Red Bull la plupart du temps."
"Certes, les températures étaient différentes et il se peut que ça les ait affectés quelque peu, mais il était surtout question de stratégie."
"Les pilotes ont réalisé un travail décent je suppose. Mais ils ont dû faire au mieux avec la voiture et les pneus qui étaient à leur disposition, tout était question du choix des gommes."
"Nous avons entendu Max Verstappen changer d’avis concernant les pneus avec lesquels il souhaitait débuter la course : ils allaient commencer avec les durs mais ils ont réalisé que ça n’allait pas fonctionner avec ces températures."
"Ferrari choisissait d’utiliser le pneu dur plus tard dans la course. C’était une décision désastreuse qui mettait fin aux espoirs de Charles Leclerc. Et ces décisions reviennent course après course."
"Donc, selon moi, la trêve estivale n’est pas ce dont Ferrari avait besoin. Ils ont besoin d’effectuer un ’reset’, des têtes vont devoir tomber, sans aucun doute. Je ne sais pas qui va devoir payer les pots cassés : Mattia (Binotto) est au sommet de la chaîne et va donc devoir répondre à certaines questions, mais il semblerait qu’il s’agisse d’un problème culturel profond chez Ferrari."
"J’ai beaucoup d’amis qui y ont travaillé par le passé et qui disent tous la même chose : les gens ne peuvent pas prendre de décisions, ils ne sont pas libres d’en prendre, n’ont pas la confiance pour en prendre au moment où ça compte le plus. Alors que c’est exactement ce que vous avez besoin de faire."
"En tant qu’équipe de Formule 1, vous devez être capable de prendre une décision à la volée. Red Bull l’a bien compris, Ferrari s’est complètement trompée."