La Scuderia Ferrari a présenté la monoplace qui va disputer la saison 2023 de Formule 1 dans son usine de Maranello, la SF-23, dont la mission sera de confirmer toutes les promesses entrevues l’an passé en termes de performance, même si il faudra cette fois que le développement suive toute l’année.
La voiture reprend le concept aérodynamique de sa prédécesseur, avec des pontons creusés et un museau plutôt fin. Le travail a été fait sur le bas des pontons, qui s’est affiné.
Du côté de la livrée, le logo 75 a évidemment disparu mais le rouge sombre mat reste. Le carbone fait son apparition pour quelques parties noires, comme l’aileron de requin et le tour des numéros.
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Et bien sûr, pour jouer le titre face à Red Bull voire Mercedes F1 cette saison, il faudra avant tout que les tous problèmes de fiabilité, d’opérationnel et de stratégies de 2022 soient réglés, au risque de revivre une année frustrante alors que tout avait parfaitement débuté pour Ferrari dans cette nouvelle ère réglementaire.
Charles Leclerc et Carlos Sainz seront au volant de la SF-23 cette saison, les deux hommes étant associés pour la troisième année consécutive au sein de l’équipe italienne. Le Monégasque avait incontestablement pris le dessus en interne la saison dernière, menant un temps le championnat du monde avant que les difficultés n’arrivent. L’Espagnol, qui remportait tout de même son premier succès à Silverstone en 2022, devra réduire l’écart sur son coéquipier.
C’est à la tête que l’équipe qu’un changement très important a eu lieu durant l’intersaison : Mattia Binotto, qui était le directeur depuis la saison 2019, est parti, conséquence probable des problèmes de la saison 2022 malgré le retour au premier plan du Chaval Cabré durant son mandat. Pour le remplacer, Ferrari a choisi de faire confiance à Frédéric Vasseur, qui occupait jusque-là ce poste chez Alfa Romeo F1. Le Français aura la tâche de remettre de l’ordre dans une organisation où la communication ne semblait pas toujours contrôlée.
Il ne manque plus grand chose pour jouer le titre mondial
Si diriger Ferrari est peut-être le travail le plus difficile qui existe en Formule 1 sur le papier, Vasseur arrive tout de même dans une équipe redevenue très compétitive avec le nouveau règlement aérodynamique, alors qu’elle n’était encore que sixième au championnat des constructeurs en 2020. Sa mission semble donc avant tout d’apporter de la sérénité et de la clarté au sein de l’organisation, afin que les erreurs de la saison passée ne se reproduisent plus.
Car la F1-75 de 2022 était incontestablement très, très rapide. Et si on peut penser que Red Bull aurait de toute façon fini par prendre le dessus tant sa marge était importante en fin d’année, beaucoup trop de points et de victoires se sont envolées pour la Scuderia, coupable d’errements stratégiques à répétition malgré le déni de Binotto.
Ainsi, si les têtes et les esprits sont remis à l’endroit et que la SF-23 est aussi performante que sa devancière, pourquoi ne pas imaginer Ferrari parvenir à tenir le coup dans la course en titre cette fois-ci ? Ce sera en tout cas la mission confiée à Vasseur, même s’il ne faut pas oublier que la concurrence sera une nouvelle fois très rude.
Pas de n°1 entre Leclerc et Sainz... pour l’instant ?
Côté pilotes, la tendance semble pencher en faveur de Charles Leclerc si Ferrari jouait bien le titre cette année. Rappelons que le pilote âgé de 25 ans possédait un avantage de 46 points sur Max Verstappen à l’issue du Grand Prix d’Australie 2022, mais il était ensuite bien trop souvent lâché par son équipe : casses moteur à Barcelone et Bakou, erreurs de stratégies à Monaco, Silverstone ou encore Budapest, soit autant de victoires potentielles qui s’envolaient, et la liste est bien plus longue. Et malgré ses fautes de pilotage à Imola et surtout au Paul Ricard, Leclerc a prouvé l’an passé qu’il avait les épaules pour jouer le championnat.
Carlos Sainz a lui souvent été en difficulté l’année dernière, ne parvenant que rarement à tenir la comparaison avec son coéquipier. Sa première victoire en carrière, assortie de trois pole positions, ne rendent pas son bilan moins mitigé, lui qui a fini cinquième du championnat, soit le même résultat qu’en 2021, quand Leclerc terminait vice-champion du monde. Il doit impérativement faire mieux en 2023, au risque de n’être considéré que comme un (excellent) second couteau.
Certains observateurs reprochaient d’ailleurs à Mattia Binotto de ne pas nommer Leclerc pilote n°1 de Ferrari au détriment de Sainz l’année dernière. Là encore, beaucoup espèrent que Vasseur saura trancher entre ses deux pilotes si cela était nécessaire pour le bien de l’équipe. Le Français a pour l’instant réfuté cette hypothèse, mais il sera intéressant de voir ce qu’il en est après quelques Grand Prix disputés.
L’origine du nom de la monoplace : SF-23
Comme il n’y a pas d’évènement spécial à célébrer cette année pour Ferrari ou la Scuderia, le nom de la voiture revient au format "SF" – qui signifie Scuderia Ferrari – utilisé depuis la saison 2015.
La seule exception était la voiture de l’année dernière, qui s’appelait la F1-75 car elle commémorait les 75 ans depuis la sortie de la première voiture de série de Ferrari.
Par le passé, et en tant qu’équipe la plus ancienne de la grille puisque présente depuis le tout début du championnat du monde en 1950, il n’est pas surprenant de constater que Ferrari a une histoire variée en ce qui concerne les conventions de dénomination de ses voitures.
Le premier thème était de nommer la voiture d’après le moteur qui la propulsait, ce qui commençait avec la 246 de 1958 et qui revenait dans les années 1960 et 1970, puis à la fin des années 1990.
Dans les années 1970, Ferrari a modifié le style en ajoutant une lettre pour indiquer l’emplacement du moteur, en commençant par la 312B de 1970 qui avait un moteur de trois litres boxer et 12 cylindres. La 312 B2 et la 312 B3 ont suivi, ce qui est jusqu’à présent assez simple.
Mais en 1981, les esprits de Maranello ont abandonné leur précédente convention d’appellation et ont décidé de nommer la voiture en fonction du degré de montage du moteur, suivi du nombre de cylindres. Ainsi, la 126C a été appelée ainsi parce que les 12 cylindres étaient montés à 120 degrés et qu’il y avait six cylindres dans la voiture.
Cette pratique s’est poursuivie pendant une courte période, Ferrari ajoutant un chiffre après chaque année jusqu’au début des années 1990, lorsqu’elle a de nouveau modifié la convention de dénomination. Cette fois, ils ont décidé de nommer la voiture en fonction du nombre de soupapes, suivi du nombre de cylindres et du type de boîte de vitesses utilisé.
Mais si vous avez réussi à vous faire à cette idée, méfiez-vous car Ferrari est aussi une adepte de l’appellation des voitures en fonction de l’année où elles ont roulé. La 156/85, la F1-86 et la F1-87 en sont des exemples, tout comme la F2003-GA, qui faisait référence à la mort du fondateur de Fiat, Gianni Agnelli.
L’équipe italienne ne s’est pas arrêtée là et a également utilisé des conventions de dénomination telles que moteur/année, le numéro de châssis et des anniversaires importants, comme la SF1000 de 2020 pour célébrer le 1000e Grand Prix de l’équipe en F1, qui avait lieu au Mugello.
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