C’est sur un circuit habituellement peuplé de tifosi, mais qui sera vide de tout spectateur ce week-end, que Ferrari revient ce week-end : Imola.
Alors que plus personne n’a couru sur cette piste en Grand Prix depuis 2006, la Scuderia aura à cœur de confirmer les progrès vus au Nürburgring et même depuis Sotchi.
Matteo Togninalli ingénieur de course en chef, est ainsi revenu sur les défis de ce week-end raccourci à deux jours – même si ce format avait été déjà vu au Nürburgring en raison du temps.
« Les circonstances difficiles de cette année ont engendré de nouveaux défis et toutes les personnes impliquées dans ce sport ont fait preuve de flexibilité et de capacité d’adaptation, et le format du week-end d’Imola en est un exemple. »
« Avec deux courses se succédant en une semaine sur des circuits européens distants de plus de 2000 kilomètres, les équipes ont besoin de ce temps supplémentaire pour transporter le matériel de l’Algarve à Imola et pour tout installer sur le site italien, d’où l’absence d’activité sur les pistes le vendredi. »
« Il est également vrai qu’un autre objectif futur d’avoir des week-ends de course de deux jours est de réduire les coûts généraux, ce qui fait de ce week-end une expérience intéressante. Il est déjà arrivé dans le passé qu’une journée soit perdue, comme ce fut le cas lors du Grand Prix de l’Eifel il y a trois semaines, ou au Japon l’année dernière, mais cela a toujours été dû à un cas de force majeure. Mais dans ce cas, tout a été planifié et organisé à l’avance. »
« Avec le peu de temps disponible pour analyser les données des essais libres, nous avons réorganisé nos priorités, en allouant les ressources d’une manière différente tant sur la piste qu’à Maranello. Nous allons également gérer les composants, les moteurs et les boîtes de vitesses par exemple ou l’incorporation de composants déjà testés, afin de réduire le temps passé et d’essayer de réduire les risques au maximum. »
L’autre difficulté est donc qu’aucune équipe de F1 n’a couru sur ce tracé old-school depuis 14 ans... Matteo Togninalli admet que cela ajoute une " variable " en plus, " importante " qui plus est.
« Cela signifie que la préparation avant l’événement est encore plus importante pour essayer d’être le plus performant possible : cela vaut pour la voiture, les pilotes, l’équipe et les pneus, tout ce qui, en fait, fait partie de notre package. En l’absence de données à partir desquelles travailler, comme c’est le cas avec Imola, le niveau de détails dans les réglages est réduit et il faut regarder la situation dans son ensemble. Il est clair que le simulateur est utile, notamment pour permettre au pilote de se familiariser rapidement avec la piste, non seulement son tracé, mais aussi d’autres caractéristiques qui peuvent avoir un impact sur les performances, comme les sections bosselées, l’emplacement des vibreurs, les points de freinage. Il est vrai que les pilotes apprennent incroyablement vite un nouveau circuit et sont rapidement à la limite, mais il est également vrai que lorsque vous allez sur une nouvelle piste, les temps au tour chutent beaucoup plus vite que d’habitude. Il est donc important de faire le plus grand nombre de tours possible pour atteindre le niveau optimal le plus vite possible. »
En définitive, les grosses structures comme Ferrari ne vont-elles pas être avantagées par ce format ?
« Je pense que nous avons montré au cours de cette très étrange saison que nous sommes capables de nous adapter rapidement à des situations inhabituelles, de réagir à l’imprévu et que notre niveau de préparation est très bon. Dans l’ensemble, j’aurais tendance à penser que cela pourrait être un avantage. »
Enfin, quant aux évolutions sur la SF1000, Ferrari attend-t-elle d’autres pièces encore pour ce Grand Prix ?
« Outre l’introduction des évolutions, la recherche de performances accrues est une tâche permanente : même s’il n’y a pas d’éléments visibles, la voiture est toujours en évolution. Dans la dernière partie de cette saison, ce travail vise également l’année 2021, avec de nouvelles solutions à essayer. »
« Cette piste est très technique, avec une vitesse moyenne assez élevée. Le temps devrait être assez bon, avec des températures de l’ordre de 18°-20° C. D’après ce que nous avons vu lors des dernières courses, je pense que notre package pourrait bien convenir à cette piste et que nous pourrons tirer le meilleur parti de la voiture. Comme d’habitude, les pilotes jouent un rôle clé. »