Au tour de Frédéric Vasseur, le directeur de Ferrari, de tirer une petite conclusion après la 1ère partie de saison, forcément décevante pour la Scuderia, qui s’attendait à être davantage dans le match pour les victoires.
Le Français, qui prenait la succession de Mattia Binotto pendant l’hiver, n’a pas hérité d’une monoplace aussi performante que ne l’était la F1-75 au début 2022.
Alors que les changements se font attendre, Vasseur appelle toujours à garder son calme.
"Nous devons rester calmes, sans nous exciter aujourd’hui ni être déprimés lorsque les choses ne vont pas aussi bien. Nous devons être équilibrés dans le jugement et les émotions. Lors de la réunion d’après-course à Budapest, il a semblé à beaucoup que c’était la fin du monde, que McLaren volait et que nous ne savions pas comment faire notre travail," confie-t-il à Autosprint.
"Sept jours plus tard, à Spa, tout a changé. McLaren a eu du mal en course et nous sommes devant. Nous devons rester calmes et affronter notre travail, Grand Prix après Grand Prix, avec le bon esprit, en travaillant nos limites. La concurrence est très serrée, il suffit d’un rien pour perdre les deux dixièmes qui vous font passer de la deuxième à la onzième position."
"Nous ne sommes pas en fin de saison, il reste encore beaucoup à faire, mais je suis content d’affronter la trêve estivale après la bonne course de Francorchamps : après les deux semaines de trêve, nous aurons un état d’esprit positif."
Le grand problème de Ferrari et de la SF-23 reste le rythme de course, avec une dégradation importante des Pirelli par rapport à Red Bull. A Spa, il semblait y avoir du mieux. Sait-il pourquoi ? Vasseur évite la réponse directe...
"Nous avions un bon rythme de course, c’est en effet la clé de tout. Dans le passé, il y a eu des courses où nous n’avions pas de rythme et nous devions trop attaquer, abîmer les pneus. Très souvent, Red Bull gère aussi son rythme pour ne pas taper dans les pneumatiques. Nous avons également géré cela à Spa avec Charles Leclerc. Et alors en matière de stratégies, dont on parle souvent, tout est beaucoup plus facile quand il y a un bon rythme de course."
Peut-il au moins quantifier quelle a été la part due au circuit et la part due à la SF-23 dans les bonnes performances vues en Belgique ?
"Bonne question, les deux choses ont leur importance. Je suis content parce que nous avons eu un week-end de compétition fort avec des conditions différentes, du mouillé, du sec, des longs runs, avec différents types de pneus. Nous avons toujours été compétitifs et cela me rend heureux."
"Cependant, il faut comprendre pourquoi sur certains circuits on s’exprime mieux, alors que sur d’autres ça va moins bien. Je pense que les autres équipes sont aussi dans la même situation, nous sommes tous un peu inconstants. Il en faut très peu, encore un fois, pour passer de la seconde à la cinquième force d’un Grand Prix !"
"C’est trop tôt pour conclure mais je pense que ce sera comme ça jusqu’à la fin de la saison. Nous devons comprendre pourquoi dans certaines situations nous sommes plus faibles et essayer d’y remédier."
Certains critiquent la gestion de Vasseur ou se plaignent de ne pas voir les choses changer trop rapidement. Au point de citer le temps de Jean Todt, qui gérait le tout d’une main de fer, avec Michael Schumacher en bras armé.
"La poigne de fer n’est pas ma façon de faire et les temps ont changé. L’approche psychologique des gens est différente, il nous faut une approche plus inclusive qui fasse participer chacun à un projet gagnant."
"C’est vrai dans tous les contextes, pas seulement en Formule 1. De 1993 à 2000 (sous l’ère Todt), Ferrari n’a pas gagné, il n’y a pas de recette gagnante par définition."
"Vous n’avez qu’à améliorer le système et Jean était doué pour survivre et le développer correctement. Je pense que c’était plus difficile pour Jean de survivre sept ans que de gagner des titres encore et encore !"