Laurent Mekies, le directeur sportif de Ferrari, supervise en ce début de week-end les opérations du côté de la Scuderia, en l’absence (prévue) de Mattia Binotto jusqu’à ce samedi.
Le Français confirme que ces premiers mois de 2021 ont été un bon début d’année pour Ferrari, en particulier du côté de Charles Leclerc pour ses performances et de Carlos Sainz pour son intégration réussie.
Alors Ferrari a-t-elle finalement dépassé les propres attentes de Mekies ?
"Évidemment, nous sortons d’une saison incroyablement difficile l’année dernière, donc dans le contexte d’une réglementation qui était à peu près gelée, le plus important pour nous était de pouvoir démontrer que nous pouvions remettre notre voiture sur la bonne direction en termes de développement et heureusement, c’est ce que nous avons vu à Bahreïn et à Imola."
"Bien entendu, ce n’est qu’un premier pas. Nous savons que beaucoup de travail nous attend, mais il était extrêmement important pour nous de pouvoir démontrer que la voiture pouvait s’améliorer même là où elle en était. Non seulement cela nous donne un meilleur temps au tour et de meilleures positions sur la grille, mais cela nous donne l’assurance que nous sommes mieux corrélés avec l’usine, nous pouvons mieux nous préparer pour le week-end de course et nous pouvons également mieux exécuter ce week-end."
"C’est donc un peu un effet boule de neige. Ce n’est que le tout début d’un chemin vers la reprise, mais c’était certainement un premier point important pour nous."
Et sur quels domaines Ferrari peut-elle se concentrer pour obtenir plus de performances de sa SF21 ?
"La clé pour nous est de nous assurer de donner à Charles et Carlos une voiture avec laquelle ils peuvent être à l’aise et avec lesquels ils peuvent pousser. Ces voitures sont incroyablement difficiles à piloter. Si vous vous souvenez, il y a quelques années, il y avait cette pensée selon laquelle la Formule 1 était devenue facile, eh bien, cela a complètement disparu maintenant. Non seulement nous avons la voiture la plus rapide du monde, mais elle est incroyablement difficile. En conséquence, notre objectif est de nous assurer que la voiture est cohérente, qu’elle permet aux pilotes de pousser et c’est là que se situe notre objectif pour débloquer plus de temps au tour."
Bien évidemment tout n’est pas rose pour la Scuderia : la SF21 n’est pas capable de gagner une course au mérite, ce qui était attendu. L’autre point à surveiller c’est le niveau de Carlos Sainz, qui admet avoir encore du mal à trouver les limites de sa monoplace et y aller pas à pas. Mekies dédramatise complètement la situation.
"Si vous repensez à ce qu’a été l’hiver pour Carlos et pour tout pilote qui a changé d’équipe... un jour et demi de tests, puis vous vous retrouvez à Bahreïn ! Voir Carlos piloter comme il l’a fait tout de suite à Bahreïn, ce n’est pas un hasard, cela vient après un énorme travail de préparation. Nous n’en voyons certainement que le début."
"Pour nous en tant qu’équipe, en plus de cela, nous apprécions l’interaction qu’il a avec Charles. Ils se poussent, ils s’écoutent pour savoir où la voiture doit aller pour son développement et c’est certainement un point fort pour nous en ce moment, l’interaction entre nos pilotes. C’est quelque chose que nous voulons développer davantage avec eux et avec leurs ingénieurs."
Laurent Mekies évoque aussi la saison 2022 avec ses nouvelles règles, qui s’annonce donc cruciale pour remettre directement Ferrari au niveau des autres top teams.
"C’est pour nous très clair, la grande majorité de nos ressources sont déjà sur 2022. C’est une course à l’efficacité maintenant. Nous devions choisir, nous avons fait notre choix et nous sommes sur 2022."
"Cela ne veut pas dire que vous ne verrez pas des nouveautés ici et là, mais certainement la grande majorité de l’effort à l’usine a déjà basculé. D’un côté, c’est douloureux car les écarts sont faibles cette année, mais dans l’ensemble, il est clair pour nous que la stratégie doit nous pousser sur la voiture de l’année prochaine."
"Encore une fois, cela ne signifie pas que nous n’aurons pas une bonne bataille dans le peloton terrain lors des 20 prochaines courses, mais nous devrons le faire course par course sans compter sur un grand flux de nouvelles pièces à venir."