Présent via conférence vidéo à Sakhir, Mattia Binotto a souligné hier que Ferrari était prêt à soutenir un gel du développement des moteurs actuels à partir de 2022 si et seulement si les nouvelles unités de puissance étaient avancées d’un an, soit une introduction en 2025 au lieu de 2026.
Mais qu’espère-t-il donc de ces nouveaux moteurs, qui doivent être moins chers, performants mais aussi être capables de gérer de nouveaux carburants durables ?
"En effet, ce n’est pas une équation simple," répond le directeur de la Scuderia.
"Premièrement, pour avoir un tout nouveau moteur en 2025, nous devrons avoir d’ici le milieu de l’année prochaine des éclaircissements sur la réglementation. Je pense que ce sera une unité de puissance assez différente de celle d’aujourd’hui, car, du moins du point de vue de Ferrari, il y a des objectifs importants à fixer, comme par exemple un coût tout à fait différent."
"Il doit être plus durable du point de vue des coûts, donc je pense que l’unité de puissance elle-même devrait coûter 50% de plus ou moins de ce que nous avons aujourd’hui," lance Binotto.
"Et pour y parvenir, il faudra décider du cadre technique, ce qui est en quelque sorte un exercice très difficile. Pour le voir du point de vue de la durabilité, du point de vue de l’empreinte carbone, nous devons définir un objectif qui doit être très ambitieux et je pense que cet objectif décidera d’une manière ou d’une autre quelles seront les technologies ou le format technique que nous déciderons ensuite."
"Comme je l’ai dit, nous devons avoir des objectifs clairs à partager, puis nous devons décider de la technique et je pense qu’au milieu de l’année prochaine, cela devrait être clair, même si ce sera très difficile et ambitieux."
La FIA a toutefois insisté sur l’arrivée de carburants de plus en plus écologiques avant même celle de nouveaux moteurs.
"Oui, le carburant sera très important, certainement. Pour atteindre une empreinte carbone neutre, le carburant lui-même est un élément clé, sur lequel je pense qu’il y a actuellement une discussion complètement ouverte et il n’y a pas de voies claires à emprunter. Nous devons être, je suppose, très proactifs mais aussi très collaboratifs entre les constructeurs, la F1 et la FIA afin de progresser très bientôt sur la réglementation, car encore une fois cela définira en quelque sorte quel est l’avenir de la F1 de 2025 à 2030."
"Il est important de nous assurer que nous faisons le bon choix. Comme vous l’avez dit, c’est très ambitieux, très serré, mais je pense que nous sommes prêts à avoir cette discussion, de manière collaborative et je suis assez certain que nous ferons un bon travail tous ensemble."