Dans le but de réduire les coûts et l’empreinte carbone de la F1, mais aussi d’apporter un peu plus d’incertitude en piste, la F1 entend bannir les couvertures chauffantes progressivement en F1.
Les températures des couvertures ont d’ores et déjà réduites cette année : de 100 degrés à l’avant de 80 degrés à l’arrière en 2022, les températures sont désormais bloquées à 70 degrés, à l’avant comme à l’arrière.
Il était prévu de passer à 50 degrés dès l’an prochain… mais la F1 et Pirelli ont fait machine arrière ! Car en essais libres l’an dernier à Austin, les pilotes qui avaient testé la mesure s’en étaient dit inquiets, pour des risques liés à la sécurité.
Pour 2023, a tout de même été décidée une réduction du temps de chauffage des couvertures, de trois à deux heures.
Mais en 2024, l’interdiction des couvertures chauffantes demeure bel et bien prévue. Et cela suscite une intense inquiétude parmi les pilotes.
En particulier chez Lewis Hamilton, qui a testé des slicks sans couvertures chauffantes pour 2024, au Paul Ricard, lors d’un test Pirelli récent.
Le pilote Mercedes tire la sonnette d’alarme et adresse un message clair à Pirelli et la F1 !
« Je pense que c’est dangereux. »
« J’ai testé les pneus sans couvertures chauffantes et il y aura un incident à un moment ou à un autre. Donc sur le plan de la sécurité, je pense que c’est une mauvaise décision. Vous devez faire plusieurs tours pour que les pneus fonctionnent. »
« Tout l’argument est que la suppression des couvertures permet de devenir plus durable et plus vert. En fait, nous utilisons juste plus de carburant pour que les pneus aient plus de température. »
« Mais le plus inquiétant est que lorsque vous sortez en piste, la voiture patine, elle est très nerveuse, et si quelqu’un d’autre a des pneus qui fonctionnent, vous pouvez facilement lui rentrer dedans. C’est un exercice inutile. »
Chez Ferrari, Carlos Sainz a eu des mots encore plus forts que Lewis Hamilton : pour lui, la décision de se passer des couvertures chauffantes dès l’an prochain est un non-sens absolu !
« Je ne comprends toujours pas pourquoi la F1 s’éloigne des couvertures chauffantes, car pour moi cela n’a aucun sens. »
« Vous brûlez plus de carburant, plus de pneus. Même sur la durabilité, je ne comprends pas la philosophie. Il y a aussi des risques avec ces voitures à hauteur de caisse plus basse. »
« Mais c’est une direction que la F1, la FIA et Pirelli ont décidé de prendre, donc nous devons nous adapter, je suppose. »
C’est au 31 juillet qu’une décision finale devra être prise par le sport – afin de décider si oui ou non, l’interdiction des couvertures chauffantes sera prononcée dès 2024.
Les pneus pluie accueillis plus positivement
A partir du Grand Prix d’Imola, seront aussi testés les nouveaux pneus extrême-pluie de Pirelli : ils pourront eux fonctionner sans couvertures chauffantes tout en dégageant plus d’eau et de performance, ce qui serait un vrai petit tour de force.
Charles Leclerc a pu tester ces nouveaux pneus bleus, de même d’ailleurs que les slicks sans couvertures chauffantes. Son verdict ? Positif pour les pneus pluie, négatif pour les slicks.
« J’ai fait un test et probablement les pneus pluie sont un bon pneu sans les couvertures. Les autres, je ne les ai pas tous testés. Évidemment, les intermédiaires étaient un peu plus difficiles, donc pour l’instant je ne pense pas que nous soyons exactement prêts. »
« Pour les slicks sans couvertures chauffantes, je pense qu’il y a encore un peu de travail, surtout sur la phase de chauffe dans les premiers tours, c’est encore assez délicat. »
Max Verstappen, sur les pneus pluie, est lui un peu plus réservé ou prudent...
« Je n’ai aucune idée de ce à quoi m’attendre, pour être honnête je n’ai pas essayé les pneus pluie donc j’espère qu’ils fonctionnent sans couvertures. Je ne sais pas pour l’instant. »
« C’est mieux que nous puissions peut-être les tester en essais libres avant de les mettre durant des Grands Prix. »