Au-delà de la pandémie, qui a vu des circuits revenir ou entrer au calendrier F1 (Mugello, Portimao, Imola…), l’extension du calendrier pose des questions sur les moyens d’intégrer de nouveaux rendez-vous sans épuiser chacune et chacun.
En effet le calendrier F1 devient de plus en plus insoutenable pour les équipes : théoriquement (hors-Covid), selon les plans initiaux de la FOM, il était prévu que le sport dispute 23 courses cette année, avec l’arrivée de l’Arabie saoudite au calendrier. Et Liberty Media prévoit d’aller à 25 à moyen terme.
L’enjeu est en effet d’explorer de nouveaux territoires, de conquérir de nouveaux marchés : comme au Golfe ou encore au Vietnam.
De triple-header en triple-header (trois courses à la suite, chaque semaine), les mécaniciens ressortent cependant épuisés de telles aventures commerciales. Comment faire alors pour épargner les mécanismes et les mécaniques, tout en explorant en effet de nouvelles destinations ?
L’idée d’un calendrier en alternance fait ainsi son chemin. Ce serait une bonne piste commerciale, mais aussi pour l’intérêt des spectateurs, en évitant d’aller, d’année en année, sur les mêmes circuits (c’est aussi pourquoi l’année 2020 a été si populaire, car de nouveaux rendez-vous ont fait leur apparition).
C’est ainsi cette idée qu’avance Andreas Seidl, le directeur de l’écurie McLaren en F1, dans une déclaration de novembre dernier : « Je ne suis pas un fan du calendrier de 23 courses, je pense que 20 suffisent. Ce que je préférerais, ce serait un principe de rotation, ce qui signifierait que nous pourrions continuer à visiter différents circuits tout en continuant à en construire. »
Cette idée a d’ailleurs été publiquement avancée par Chase Carey en novembre dernier : « De nombreux endroits où nous avons couru cette année ont exprimé un grand intérêt pour de nouvelles courses, et d’autres pays sont plus intéressés que jamais. Nous espérons passer à un calendrier de 24 courses dans les années à venir, et nous allons probablement effectuer une rotation de certaines courses afin de pouvoir accueillir de nouveaux partenaires. »
Ce serait le moyen de gérer les équilibres géographiques dans chaque pays – Rio de Janeiro ou Sao Paulo, le Nürburgring ou Hockenheim, Monza, Imola ou le Mugello. Et bien sûr, le calendrier éviterait d’être trop surchargé à 23 courses.
De nombreux circuits qui ne figurent pas au calendrier 2021 « normal » pourraient être employés à cet effet, car disposant du Grade 1 de la FIA. Plusieurs pays dans lesquels la F1 ne s’est jamais rendue (le Qatar, le Koweït, la Finlande…) disposent déjà de telles installations.
Cependant il existe aussi des aspérités à prendre en compte. Certains circuits paient rubis sur l’ongle pour être présents chaque année au calendrier (Bahreïn). Certains paient aussi pour être en ouverture ou en conclusion du championnat (Melbourne ou Abu Dhabi). Enfin, la valeur historique de certains Grands Prix (Spa et Monaco notamment) les protège d’une alternance en théorie…
Toutefois la FOM n’a-t-elle pas à y gagner, sportivement et financièrement, en explorant une telle piste ? Ce serait sans doute préférable qu’une extension mal maîtrisée du calendrier…
Ces circuits de Grade 1 FIA qui pourraient être intégrés à un calendrier F1 tournant
Portimao (Portugal)
Istanbul (Turquie)
Sepang (Malaisie)
Imola (Italie)
Mugello (Italie)
Nürburgring et Hockenheim (Allemagne)
Fuji (Japon)
Magny-Cours (France)
Jerez (Espagne)
Aragon (Espagne)
Fiorano (Italie)
Dubaï Autodrome (Émirats Arabes Unis)
Indianapolis (États-Unis)
Korea International Circuit (Corée du Sud)
Kymi Ring (Finlande)
Losail (Qatar)
Kuwait Motor Town (Koweït)