Giancarlo Fisichella, au cours de sa carrière ponctuée de 3 victoires, aura fait équipe avec plusieurs pilotes de renom, en particulier Jenson Button chez Benetton, Felipe Massa chez Sauber, Fernando Alonso chez Renault et en 2009, Kimi Räikkönen chez Ferrari.
Mais c’est surtout par son association avec Fernando Alonso chez Renault, lors des deux titres mondiaux de l’équipe française, que l’Italien est entré dans les mémoires.
Aujourd’hui, comment « Fisico » réagit-il quand il voit son ancien coéquipier du début des années 2000, enchaîner toujours les podiums avec Aston Martin F1, vingt ans plus tard ? Heureux, surpris, jaloux ? Fisichella, qui se confiait au podcast "Beyond the Grid", reste tout de même aussi en bonne forme : après tout il est un habitué des dernières 24 Heures du Mans.
« Je suis impressionné. Mais Fernando est très rapide. Il a la même vitesse et il a beaucoup plus d’expérience que par le passé. Fernando est dans l’un des meilleurs moments de sa carrière et il peut gagner quelques courses cette année avec une bonne voiture. Je suis heureux pour lui et je lui souhaite le meilleur. »
« D’après mon expérience, je peux dire que la vitesse, même quand vous gagnez en âge, est à peu près la même. Je suis toujours rapide. Je peux faire le même temps au tour que le pilote le plus rapide. Je me sens plus fatigué pendant le relais, je transpire plus. Le double, triple relais du Mans est plus exigeant pour moi qu’il y a quelques années. Mais je suis toujours capable de le faire, donc je suis content. »
Fernando Alonso était-il le coéquipier le plus redoutable croisé par Fisichella dans sa carrière ? Était-il aussi l’animal politique que l’on dit chez Renault ?
« Fernando était mon meilleur coéquipier. Fernando était très bon dans toutes les circonstances ; faible adhérence, forte adhérence, et surtout en course, il était très, très constant et concentré. Il ne commettait pas beaucoup d’erreurs et communiquait bien avec l’équipe, avec la radio. »
« Il était aussi politique, mais cela fait partie du travail. Fernando était donc un coéquipier très fort. »
« Dans l’équipe, il était très fort. Briatore était son manager. Le principal sponsor était Telefonica, un sponsor espagnol. Il était donc très fort au sein de l’équipe. »
Renault favorisait-elle nettement Alonso selon Fisichella ? Se sent-il floué aujourd’hui ?
« Non, je pense qu’une fois que vous avez perdu la possibilité de vous battre pour le championnat, vous devez travailler pour l’équipe, pour votre coéquipier. »
Au final, Fisichella n’aura pas remporté plus de trois victoires en carrière, bien qu’il ait eu une voiture gagnante durant deux saisons...
« Je sais ce qui m’est arrivé. La plupart des saisons que j’ai passées en F1, je ne conduisais pas pour une équipe gagnante. En 2005 et 2006, j’ai roulé pour une équipe gagnante chez Renault avec Fernando. Lors de la première course en Australie, j’ai fait la pole position, j’ai gagné et je me suis dit que c’était mon année. Mais juste après, lors de la deuxième course, j’ai eu quelques problèmes mécaniques et techniques. Je n’ai pas marqué assez de points pour me battre pour le championnat. Quand c’est comme ça, vous devez travailler pour l’équipe et vous devez travailler pour votre coéquipier. »
Fisichella compare Alonso à Massa
Comment Fisichella pourrait-il aussi comparer Alonso à Massa, qu’il a aussi affronté chez Sauber juste avant Renault ?
« Felipe était très rapide. Il était difficile de le battre, mais il était jeune, avait moins d’expérience et commettait parfois des erreurs. Mais en termes de vitesse, Felipe était très, très bon. »
Fisichella a aussi couru avec Jenson Button chez Benetton. Et le Romain se souvient d’une anecdote amusante de la saison 2001...
« Jenson est un gars vraiment sympa. Cette saison, nous avons eu beaucoup de mal avec la voiture, en particulier avec le moteur. Il n’était pas assez puissant. Pour Jenson, c’était peut-être plus difficile, car il avait moins d’expérience que moi. »
« Je me souviens d’un jour où nous étions avec les mécaniciens et où nous portions des montres Rolex. L’un des mécaniciens m’a dit : "Si cette année nous montons sur le podium, vous nous achèterez une Rolex". J’ai répondu : "D’accord, pas de problème, parce que cette année, nous ne monterons jamais sur le podium". Malheureusement, nous sommes montés sur le podium à Spa. C’était une course fantastique. J’ai doublé quatre voitures au départ et j’ai terminé troisième. J’ai acheté huit montres Rolex pour mon équipe, c’était sympa. »