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Frentzen a ’compris qu’il ne suffisait pas d’être rapide’ chez Williams F1

L’ancien pilote raconte une année 1997 "difficile"

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Il y a plusieurs semaines, l’ancien ingénieur et directeur technique d’équipe de F1, Sam Michael, a déclaré que les deux meilleurs pilotes avec qui il a travaillé étaient Lewis Hamilton et Heinz-Harald Frentzen. Ce dernier a été informé de cette déclaration, mais n’a pas voulu en tenir compte.

"C’est très gentil de sa part de dire cela. S’il le dit et qu’il le pense honnêtement, c’est un grand honneur. C’est son opinion. Mais je ne la prends pas trop au sérieux" a déclaré l’ancien pilote dans le podcast Beyond the Grid.

Interrogé sur ses plus grandes qualités en tant que pilote, il révèle en avoir gagné beaucoup lorsqu’il a débuté chez Williams en 1997 (photo). En arrivant dans une équipe de pointe, il a découvert tout un tas de nouvelles choses sur la Formule 1.

"J’ai fait un grand bond en avant dans l’apprentissage de la Formule 1 entre 1996 et 1997, lorsque j’ai rejoint Williams, parce que chez Williams, j’ai compris qu’il ne suffisait pas d’être rapide en tant que pilote. J’ai compris que la seule façon d’être rapide est de comprendre la voiture à 100 %."

"Je ne comprenais pas la voiture chez Williams, comment elle fonctionnait. Par exemple, j’avais des interrupteurs et des fonctions que je n’avais jamais vus auparavant. Cette voiture était en avance sur tout ce que j’avais piloté auparavant."

Une "pression très forte" chez Williams

Et le contraste fut encore plus cruel face à un Jacques Villeneuve parfaitement rodé par sa saison 1996 dans l’équipe : "Oui, le plus gros problème pour moi, c’est que Jacques connaissait la voiture, il connaissait toutes les astuces, et je n’avais jamais vu quelque chose comme ça."

Malgré de bonnes performances, notamment en Australie où il allait finir deuxième avant une rupture de freins, Frentzen n’enregistra que des abandons lors des trois premières courses, ce qui ajouta à la pression qu’il ressentait au sein de l’équipe.

"Oui, c’était un peu difficile parce que Damon Hill avait remporté le championnat l’année précédente et tout le monde a été choqué quand j’ai rejoint Williams. Tout le monde m’a demandé pourquoi. Ensuite, avec un début de saison si difficile, tout le monde remettait Frank en question."

"Nous avons ensuite appris qu’Adrian Newey avait quitté l’équipe à cause de la décision de Frank et Patrick de me recruter sans l’en informer. La pression était très forte. Au début, je ne comprenais pas du tout la voiture. Le temps que je m’y habitue, la saison était déjà à mi-chemin et c’était fini pour moi."

Patrick Head était "contrarié" par sa victoire

Frentzen révèle que travailler chez Williams était compliqué, mais que c’est surtout avec Patrick Head qu’il était difficile de collaborer. Le bras droit de Frank Williams était très difficile à convaincre lorsqu’il s’agissait d’explorer des idées auxquelles il n’avait pas pensé avant.

"Patrick était un peu plus compliqué. Il avait une opinion et nous avons essayé de le convaincre d’aller dans une autre direction. C’était très difficile. Frank était plus du genre à réfléchir, à observer et à prendre des décisions. Patrick était plus impliqué dans la technologie."

"Par exemple, lors de ma première victoire à Imola en 1997, il était très contrarié. On aurait pu penser qu’il serait heureux, mais il était très contrarié. Nous savions que Michael Schumacher serait très fort à Imola."

"J’allais essayer de rester en piste le plus longtemps possible parce qu’à l’époque, les arrêts aux stands étaient cruciaux pour les dépassements. Aujourd’hui, c’est très facile avec l’hybride et le DRS. Mais à l’époque, nous devions nous battre très durement pour doubler et il était impossible de doubler à Imola dans des conditions normales."

"La deuxième chance de dépasser se trouve dans les stands, ce qui signifie qu’il faut rester plus longtemps en piste. C’était toujours le défi, rester plus longtemps en piste que son concurrent."

"J’ai dit à Patrick que j’allais utiliser mon astuce dans les courses de voitures de sport, où il est impossible de dépasser, juste au cas où je ne serais pas en tête au départ et que j’aimerais augmenter mes tours. Je pouvais facilement gagner deux tours avec le système d’économie de carburant."

"J’économisais donc entre 10 et 15 % de carburant. Et Patrick me disait ’pas question, nous voulons te voir courir. Nous voulons te voir sur la piste et donner tout ce que tu as. C’est ça la course’. C’est comme ça que j’ai gagné à Imola. Mais Patrick n’était pas content de la façon dont nous avions procédé."

Une victoire comme un "soulagement"

Heureusement, Frentzen s’est imposé pour la première fois de sa carrière au plus haut niveau. L’Allemand se souvient des émotions intenses lorsqu’il est monté sur la plus haute marche du podium, d’autant qu’il vivait un moment difficile.

"A ce moment-là, j’ai dit ’de l’huile sur mon âme’. C’est un dicton allemand qui désigne le moment où vous souffrez parce que personne ne s’attendait à ce que vous gagniez. Ce fut l’une des saisons les plus difficiles de ma vie chez Williams. J’ai été un peu soulagé lorsque j’ai eu ma chance à Imola."

Bien qu’il ait espéré que cette victoire en appelle d’autres, ce qui n’a finalement pas été le cas, il se doutait que la situation serait très délicate : "Je savais que c’était possible. Mon plus grand défi a été de bien comprendre la voiture."

Et le très compétitif Villeneuve ne l’a pas aidé : "Non, il était très heureux de me battre. Nous n’avions pas vraiment un mauvais environnement. Nous pouvions nous retrouver à tout moment pour boire une bière. On a raconté qu’il jouait avec moi. Ce n’est pas du tout le cas, car je voyais bien qu’il avait l’avantage."

"Jacques Villeneuve et Jock Clear formaient une combinaison imbattable, car Jock Clear connaissait tout de la voiture et de toutes les astuces. Bien sûr, il travaillait pour Jaques et non pour moi. Je lui posais parfois quelques questions et il essayait de m’aider à l’occasion, mais ce n’était pas comme cela qu’on vous le présentait."

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