Pat Fry a rejoint Williams F1 cette année après plusieurs saisons chez Alpine en tant que directeur sportif. L’ingénieur britannique se félicite des progrès accomplis durant sa présence et explique pourquoi il a décidé de quitter l’équipe française.
"Je me souviens des trois premières années où j’étais là, et nous avons amélioré Enstone de façon spectaculaire" se souvient Fry. "D’année en année, nous avons construit une meilleure voiture. Si vous mettez les trois voitures l’une à côté de l’autre, chacune d’entre elles a fait un grand pas en avant."
"C’est tout à l’honneur de chacun, les différentes équipes collaboraient beaucoup mieux. Je pense que tout le monde peut être fier de ce que nous avons accompli pendant ces trois années. Je pense que je suis retourné là-bas en me disant qu’il fallait revenir à l’endroit où l’on a commencé sa carrière et essayer de la reconstruire."
"Et je pense que nous nous en sommes très bien sortis. Nous sommes passés d’une lointaine cinquième place à une solide quatrième place. Mais je n’ai pas senti l’enthousiasme ou la volonté d’aller plus loin que la quatrième place."
"J’ai décidé au début du mois de mars que je voulais faire avancer les choses, que je ne voulais pas rester là à ne rien faire. Pour moi, il était donc temps d’arrêter et de passer à autre chose. Je pense qu’ils n’ont pas mis les moyens, bien qu’ils l’aient dit. Mais la différence entre le dire et le réaliser est monumentale, comme nous le savons tous."
Fry regrette qu’Otmar Szafnauer n’ait pas eu carte blanche pour faire progresser Alpine : "A Enstone, nous pouvions contrôler notre destin. Et je pense que nous avons fait du bon travail. Je ne suis pas sûr qu’Otmar ait eu une chance équitable de remettre l’endroit en état, parce que dans une certaine mesure, il avait les mains liées."
"Mais comme je l’ai dit, je pense que tout le monde peut être fier de ce que nous avons accompli au cours de ces trois premières années. Il est toujours dommage de se retirer de certaines choses. Mais je pense qu’en ce qui me concerne, je les avais menés aussi loin que possible. Et il était temps pour moi de me reposer et de m’asseoir dans mon jardin !"
Vowles a mis "quelques mois" à convaincre Fry
Désormais, Fry a rejoint Williams, mais il révèle qu’il a fallu plusieurs mois de négociations avec James Vowles, le nouveau directeur de l’équipe de Grove. Cependant, la vision commune de Vowles et du conseil d’administration, liée à l’histoire de Williams, ont eu raison de ses réticences.
"James me parlait depuis un certain temps, et ce n’est que quelques mois plus tard que j’ai décidé de venir ici. Je pense que ce qui m’enthousiasme dans cette opportunité, c’est que le conseil d’administration est tout à fait d’accord avec ce qu’il va falloir faire pour faire avancer les choses."
"Il est prêt à investir ce qu’il faut et à nous soutenir dans la constitution d’une équipe. Et encore une fois, c’est une belle chose de reconstruire une vieille icône britannique. C’est un peu comme ma vision romantique de retourner chez Benetton, de les reconstruire. C’est donc une autre perspective excitante."
"James s’efforce d’améliorer cet endroit. Comme je l’ai dit, le conseil d’administration est entièrement derrière lui pour faire avancer le rythme, et c’est ce qui m’excite, nous n’allons pas être limités dans ce que nous pouvons accomplir. Nous devons simplement faire de notre mieux en fonction du temps dont nous disposons et faire avancer les choses."