L’arrivée de Pierre Gasly aux côtés d’Esteban Ocon chez Alpine F1 cette année inquiétait certains observateurs quant à l’entente entre les deux Français. Mais le nouvel arrivant assure que leur passé parfois trouble n’a pas fait surface, et que leur entente est très utile à l’équipe, puisqu’ils réussissent à communiquer.
"Je savais que nous avions beaucoup grandi" a déclaré Gasly dans le podcast Beyond the Grid. "J’étais un peu inquiet de savoir comment il m’accueillerait et comment il travaillerait avec moi. Je n’étais pas trop tendu, je savais comment je l’aborderais et je connais Esteban depuis longtemps. Je sais comment nous travaillons. Nous avons des personnalités différentes."
Gasly confirme qu’il garde des distances avec Ocon mais que la relation entre les deux hommes est saine, ce qui permet à l’équipe de vivre dans une ambiance sereine. Ils se donnent de l’espace pour ne pas se marcher dessus.
"Je sais que pour que mon équipe soit performante, elle doit travailler dans un environnement sain. Il ne faut pas qu’il y ait de rivalité entre les pilotes. C’est quelque chose dont je suis conscient, quelque chose dont j’essaie vraiment de me méfier. Je suis toujours directement en contact avec Esteban et je gère la manière dont nous interagissons."
"Je prends mes distances. Si Esteban ne m’accueille pas dans sa bulle, tant pis. Si c’est sa façon de travailler, je sais que j’obtiendrai plus de lui en me sentant mieux ainsi et en poussant l’équipe dans la direction où j’ai besoin qu’il aille. C’est parfait. C’est pourquoi je suis tout à fait satisfait du type de relation que nous avons."
"Cela fonctionne bien comme ça, j’ai besoin de mon espace, il a besoin de son espace. Tout le monde respecte cela. Nous avons tous les deux beaucoup de respect pour les pilotes que nous sommes. En fin de compte, je veux gagner, il veut gagner, et nous devons être main dans la main pour y parvenir."
"Je sais qu’Esteban ne m’invitera pas à dîner"
Gasly n’enjolive pas la situation et il reconnait qu’ils ne sont pas amis et ne le serons certainement jamais, mais que ce n’est pas utile pour faire progresser Alpine.
"C’est bien d’avoir une rivalité, mais nous devons tous travailler dans la même direction. Nous devons tous pousser l’équipe vers l’avant et favoriser le développement. C’est exactement ce que nous avons fait. Je ne dirais pas que nous sommes amis, nous ne passons pas beaucoup de temps ensemble. Je sais qu’Esteban ne m’invitera pas à dîner."
"Mais quand nous sommes sur la piste, c’est du travail. Lorsque nous sommes au travail, nous sommes matures et responsables. Et nous sommes efficaces. En termes de relations de travail, c’est très formel, disons entre nous. Mais c’est tout ce que je peux demander. En fin de compte, je veux juste être compétitif."
Il s’amuse du fait qu’ils n’aient pas créé de remous chez Alpine, contrairement à ce qui était parfois prédit, puisqu’ils ont été productifs : "C’est exactement ce que nous avons fait. Nous n’avons probablement pas été aussi excitants pour les médias, nous n’avons pas eu toutes les étincelles, les histoires et les drames auxquels les gens s’attendaient. Mais c’est très bien."
La comparaison avec Yuki Tsunoda est faite, puisque le Japonais partage régulièrement des repas avec Gasly. Mais ce dernier pense que les relations hors des circuits ne sont pas cruciales pour travailler ensemble.
"On peut s’aimer dans le paddock, on peut s’aimer en dehors de la piste, on peut aller à de bons dîners et cela rend les choses plus agréables, c’est plus la façon dont je vois les choses. Nous passons beaucoup de temps loin de chez nous. C’est un équilibre entre le bonheur que l’on veut toujours trouver, les moments que l’on peut apprécier quand on n’est pas en course."
"Lorsque vous sortez de la voiture, si vous pouvez rendre les choses plus agréables avec votre coéquipier, comme je l’ai fait avec Yuki, c’est génial. Mais si cela n’arrive pas, ce n’est pas grave. Vous trouvez d’autres moyens, avec votre équipe, vos gars, vos mécaniciens, vos ingénieurs, d’apprécier la course."