Le circuit de Djeddah, théâtre du premier Grand Prix d’Arabie saoudite le week-end prochain, promet d’être une véritable curiosité. Son architecte, Hermann Tilke, explique les défis et les points intéressants pour la création de ce tout nouveau tracé urbain, qui n’emprunte pas les routes existantes précédentes.
"Oui, c’était très serré, le calendrier du projet très serré, mais la piste sera prête" a déclaré Tilke. "C’était vraiment l’un de nos projets les plus ambitieux, avec la plus grande pression en termes de calendrier, pour que cela se réalise vraiment en huit mois. Mais au final, c’est étonnant de voir ce qui a été fait."
"Tout le monde est impatient pour la prochaine course. Le terrain pour la piste est très étroit, un morceau de terre très étroit à côté de la Mer Rouge. Il y a beaucoup d’interaction entre les bâtiments et la piste, tout est tendu ensemble."
"Nous avions ce morceau de terre directement à côté de la mer Rouge, avec cette lagune à l’intérieur, et ils vont piloter autour de la lagune. La bonne chose est que nous étions assez flexibles avec cette bande étroite, mais nous étions limités par elle, donc nous avons construit des rues pour la plupart nouvelles."
Le choix des zones DRS de Djeddah est intéressant
Les trois zones DRS ont été annoncées pour ce nouveau circuit, et elles se suivent sur la deuxième partie du tracé. Tilke explique pourquoi elles ont été conçues comme tel, et il précise quel est l’intérêt de faire se suivre ces zones et leurs points de détection respectifs.
"Ce qui sera intéressant, c’est qu’il y a trois zones DRS, directement les unes derrière les autres. Il y a trois zones DRS et à chaque fois, des virages différents les suivent, ce qui peut être vraiment intéressant. Il faudra être vraiment concentré parce qu’il y a des murs directement à côté."
"Ce que je pense être très intéressant, c’est le passage des virages 4 à 10, c’est une combinaison en S très rapide et fluide, ce sera aussi un défi pour les pilotes de trouver les bonnes trajectoire. Le virage 13 est aussi un virage cool, incliné à 12%, donc il y a beaucoup d’éléments différents."
Un circuit conçu pour un combat stratégique
Bien qu’étant un circuit urbain, Djeddah sera le deuxième plus rapide de la saison. Tilke admet qu’il est difficile de lui trouver un point de comparaison : "C’est difficile de le comparer, j’ai vraiment réfléchi à cela. Vous pouvez peut-être dire tel ou tel passage, mais personnellement, je ne peux pas le comparer. "
"Il est vraiment rapide, il n’y a pas tous les bâtiments à l’intérieur comme un circuit urbain. C’est le cas quand on pense à Bakou, Monaco ou Singapour. Cela permet de mieux faire de belles combinaisons de virages, et pas des virages à 90 degrés, ce qui est normal dans une ville."
Le rythme du circuit de Djeddah risque de mettre les pneus à rude épreuve, et Tilke révèle que son cabinet travaille en direct avec Pirelli pour ce qui est des gommes à apporter et du choix stratégique qui pourrait s’ajouter à la donne. Et il explique comment cela se fait aussi lors de la conception.
"Nous essayons de rendre possibles différentes stratégies, c’est quelque chose que nous voulons. Nous voulons apporter un élément de plus à la course, qui la rende intéressante afin que tout le monde ne choisisse pas la même stratégie."
"Et par exemple, avoir une entrée et une sortie des stands assez courtes pour que vous ne perdiez pas beaucoup de temps quand vous vous arrêtez rend possible des stratégies à un arrêt, deux arrêts, voire trois arrêts."
Tilke ne sait pas qui de Hamilton ou Verstappen y gagnera
Bien qu’il ait une vision précise de ce qu’est le tracé de Djeddah, Tilke ne désigne pas de favori entre Lewis Hamilton et Max Verstappen : "Cela pourrait aller dans les deux sens. D’un côté, c’est très rapide, donc le moteur est important, mais d’un autre côté, il y a beaucoup de virages."
"C’est aussi important, donc pour être honnête, je ne suis pas sûr, nous verrons. Pour le moment, la dynamique est de nouveau avec Mercedes. Ils sont très forts, et il sera difficile de les battre, mais on ne sait jamais ce qui peut se passer."
"Verstappen est devant, mais nous avons un circuit de rue où il est facile de toucher les murs. Et si quelque chose se passe, les choses peuvent aller dans les deux sens. Je pense que c’est impossible de prédire, nous ne savons pas, nous verrons qui réussira à mieux relever ce défi."