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Gestion de la FIA : Todt répond enfin aux attaques de Ben Sulayem

Trous dans la caisse, affaire du Halo, le Français réplique !

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L’ancien président de la FIA, Jean Todt, a enfin répondu aux affirmations et attaques faites par Mohammed Ben Sulayem après avoir pris la direction de l’instance dirigeante.

Todt a occupé la présidence de la FIA entre fin 2008 et 2021, le Français ayant été remplacé par l’Émirati il y a deux ans tout juste.

Ben Sulayem a suscité la polémique à de nombreuses reprises au cours de ces deux années de mandat, et voilà que son prédécesseur s’emploie à clarifier certaines affirmations de Ben Sulayem depuis son entrée en fonction.

L’année dernière à la même époque, Ben Sulayem affirmait qu’il avait hérité d’un important déficit financier à la FIA – un problème immédiat qu’il devait résoudre après avoir succédé à Jean Todt à la présidence.

Dans un entretien au journal L’Equipe, Todt répond.

"Je vais être clair. Chaque année, les comptes ont été largement bénéficiaires, sauf les deux dernières années, marquées par la crise du Covid, qui aurait pu emporter la Fédération si nous n’avions pas réussi à bâtir très vite les conditions qui ont permis que la F1 soit la première compétition internationale organisée malgré le confinement. Lorsque je suis parti, il devait y avoir plus de 250 millions d’euros de réserves."

"Lorsque je suis arrivé en 2009, il y en avait à peine 40 alors que la FIA venait de céder quelques années plus tôt les droits commerciaux de la F1 pour cent ans. Je n’appelle pas cela un déficit. Lorsque je suis parti, le budget fédéral avait été multiplié par près de trois, avec beaucoup de nouvelles compétitions et sources de revenus, comme la Formule E ou les Championnats du monde d’Endurance ou de rallye-raid. Je pense avoir contribué à renforcer la FIA dans sa structure financière et humaine."

"Nous sommes passés de moins de 80 emplois à plus de 200. Alors, oui, cela coûte de l’argent mais il y en a bien plus dans les caisses de la Fédération. Je ne parle pas seulement de cash mais également de réserves qui se valorisent, comme l’option sur 20 % de la Formule E ou l’immobilier. Sous ma présidence, la FIA s’est portée acquéreur de bureaux à Genève qui ont pris de la valeur. Nous avons créé un fonds pour l’innovation qui distribue de l’argent. Alors, oui, c’est peut-être un peu trop généreux. Chacun vient présenter des projets. C’est une commission totalement indépendante qui effectue les choix, dans laquelle siégeait d’ailleurs le nouveau président. Moi, je n’y siégeais pas et me suis toujours tenu à l’écart."

"Et je vais ajouter quelque chose concernant les revenus de la FIA, c’est sous ma présidence que l’accord de cent ans et les accords Concorde entre la FIA et la F1 ont été renégociés avant que Liberty Media ne soit devenue propriétaire de la FOM (Formula One Management). Sans entrer dans le détail, je peux vous dire que les revenus perçus par la Fédération ont très clairement augmenté par rapport à auparavant. Et sa position dans la gouvernance de la F1 a aussi été restaurée, elle compte désormais un tiers des voix, comme la FOM et les équipes. C’est le jour et la nuit avec les précédents accords."

Ben Sulayem a aussi évoqué le fait qu’immédiatement après son accession à la présidence, il a dû s’inquiéter d’un procès après qu’une action en justice ait été intentée aux États-Unis concernant une potentielle violation de brevet par la FIA concernant le système de protection du cockpit Halo.

"Il est vrai que nous avons laissé un contentieux non encore fini à mon départ, le procès du Halo," admet Todt. "Mais il n’était pas caché sous le tapis. Il était très documenté et suivi par nos services ; nous l’avions présenté au sénat et au conseil mondial avant mon départ, et l’actuel président assistait à cette présentation. Il s’agissait d’un procès mené au Texas par un ingénieur qui possédait un brevet qui n’était plus valable qu’aux États-Unis et pour une courte période."

Et Todt de conclure sur le sujet ainsi : "lorsque je suis parti, il n’y avait rien de secret. Et une seule affaire en cours, celle-là. Mais je n’ai pas été surpris, je savais qui était mon successeur. Je connais le personnage."

"Mais ça ne me fait rien. Et puis, c’est de la fumée. Je pars du principe que lorsqu’un chapitre se ferme, un autre s’ouvre et qu’on ne se permet pas d’attaquer son prédécesseur. Que ce soit en quittant Peugeot, Ferrari ou la FIA, jamais je n’ai dit un mot de travers. Cela ne sert à rien de se lancer dans des allégations, surtout lorsqu’elles sont fausses."

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